Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, a fait volte-face et accepte de témoigner devant la commission parlementaire chargée d’enquêter sur l’attaque sanglante contre le Capitole le 6 janvier 2021, à quelques jours du début d’un procès le visant pour entrave à cette enquête, ont rapporté les médias américains dimanche.
«M. Bannon souhaite, et préfère en fait, témoigner dans votre audition publique», a écrit samedi son avocat Robert Costello dans une lettre citée par ces médias.
Steve Bannon figure parmi les dizaines de personnes appelées à témoigner sur l’assaut contre le Congrès américain du Capitole qui avait fait cinq morts et ébranlé la démocratie américaine. Il avait initialement refusé de témoigner et été inculpé en novembre dernier d’entrave à l’enquête.
Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans du président républicain sortant Donald Trump s’étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l’élection présidentielle de novembre 2020, gagnée par le démocrate Joe Biden.
Les enquêteurs estiment que M. Bannon et d’autres conseillers de M. Trump sont susceptibles de détenir des informations sur les liens entre la Maison-Blanche et la foule qui a envahi le Capitole ce jour là afin de tenter de bloquer la certification de la victoire de Joe Biden.
Même si M. Bannon n’était à l’époque pas employé par la Maison-Blanche et n’était plus un conseiller officiel de M. Trump, ses avocats avaient invoqué la protection du droit des présidents à garder certains documents et discussions confidentiels pour qu’il ne se présente pas devant la commission d’enquête en octobre 2021.
La commission a estimé que cette protection ne s’applique pas car M. Trump n’est plus président et n’a jamais officiellement fait valoir ce privilège de l’exécutif.
M. Bannon avait été inculpé en novembre 2021 d’«entrave» aux prérogatives d’enquête du Congrès et la date du début de son procès avait alors été fixée au 18 juillet.
Selon la lettre de Me Costello, M. Bannon a déclaré à la commission d’enquête que «les circonstances ont changé dorénavant».
«Le président Trump a décidé qu’il serait de l’intérêt du peuple américain de renoncer au privilège exécutif pour Stephen K. Bannon afin d’autoriser M. Bannon à se conformer à la citation à comparaître émise par votre commission», ajoute-t-elle.
Le témoignage de Steve Bannon, âgé de 68 ans, est vu comme essentiel car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Donald Trump avant et pendant l’assaut. La veille, M. Bannon avait affirmé sur un podcast que «tout converge et c’est le moment d’attaquer».
Steve Bannon, conseiller discret mais très influent, avait joué un rôle crucial dans l’élection de Donald Trump en 2016 avant d’être poussé vers la sortie l’année suivante.
Il n’exerçait aucune fonction officielle le 6 janvier mais semble avoir parlé de la manifestation avec le président au cours des jours précédents, selon la commission d’enquête.
Il faisait notamment partie de la «cellule de crise» dirigée par des conseillers de M. Trump depuis un hôtel de luxe de Washington avant et après l’assaut sur le siège du Congrès.