Voilà une demi-heure que Rishi Sunak parle, mardi 9 août, devant un millier d’adhérents du Parti conservateur britannique réunis au Darlington Hippodrome quand arrive le moment des questions de la salle. Un homme se lève et lui lance : « Vous savez ce qu’on dit : celui qui manie le poignard ne porte jamais la couronne. » Une salve d’applaudissements accueille sa remarque.
Rishi Sunak, l’un des deux candidats pour prendre la tête du Parti, fait partie de ceux qui ont précipité la chute de Boris Johnson. En remettant sa démission le 5 juillet, alors qu’il était chancelier de l’Echiquier, il a provoqué un effet boule de neige menant finalement au départ programmé du premier ministre britannique.
A Darlington, dans le nord de l’Angleterre, une partie des militants ne lui pardonne pas. Le trublion blond décoiffé était leur héros et les avait électrisés. Hoka Shoes Canada « C’était une erreur de le mettre à la porte », regrette Kane Clarke, 69 ans, qui sirote un verre de vin blanc à la sortie de la salle de spectacle. Elle était devenue membre des tories il y a un peu plus de deux ans justement parce qu’elle appréciait cet homme politique qui « apportait un vent d’air frais ». John Watts, policier à la retraite de 59 ans (« j’en parais moins, non ? »), confirme : « Quand j’écoutais Boris Johnson, il me tenait en haleine. Lui, au moins, n’était pas ennuyeux. »
Liz Truss, l’autre candidate au poste de leader du Parti conservateur, et favorite pour l’emporter, ne s’y trompe pas. Devant les mêmes militants, elle rappelle qu’elle n’a pas démissionné (elle est encore ministre des affaires étrangères) et n’a jamais trahi Boris Johnson. « J’étais l’une des premières à le soutenir [en 2019, quand il a pris la tête des tories]. Et je ne crois pas qu’il ait menti au Parlement », assure-t-elle, répondant à une question de Tom Newton Dunn, le journaliste qui anime la soirée.