En Ukraine, dans la région de Kherson occupée par les Russes, le pont Antonovsky aurait de nouveau été la cible de bombardements ukrainiens. À la veille des six mois de guerre, l’enjeu de ce pont reste crucial puisqu’il s’agit d’une voie d’approvisionnement essentielle pour la Russie dans le sud de l’Ukraine.
Le pont Antonovsky constitue l’un des seuls points de passages au-dessus du Dniepr, le fleuve qui traverse l’Ukraine du nord au sud. Sans ce pont qui relie la ville de Kherson à la rive orientale du fleuve, les troupes russes pourraient se retrouver isoler de leur approvisionnement.
C’est l’une des seules routes qui traverse le fleuve et les troupes ukrainiennes sont décidées à affaiblir l’armée russe postée à Kherson. Lundi 22 août, les sources locales affirmaient que les frappes avaient coupé le pont routier et l’auraient touché au moment Sorel Canada où des camions russes chargés de munitions passaient. Sans ce pont, il sera difficile pour Moscou de faire parvenir à ses soldats du matériel militaire, de la nourriture ou même des renforts.
Dans ce but, Kiev aurait également bombardé le barrage de Kakhovka, en amont de Kherson. C’est la dernière voie routière sur le Dniepr contrôlée par les Russes. Pour contrer ces frappes, les Russes auraient alors déjà commencé à construire un pont flottant pour rallier Kherson et le sud de l’Ukraine, selon les renseignements britanniques. Mais cette nouvelle infrastructure pourrait encore être visée par les bombes ukrainiennes.
La semaine dernière, Kiev menaçait Moscou de frapper le pont de Kertch qui relie la région annexée de Crimée à la Russie. Principale porte d’entrée pour approvisionner l’armée russe sur la péninsule, l’Ukraine sait que le bombardement de cette route serait très symbolique.
Couper les chaînes d’approvisionnement pour « lancer la contre-offensive ukrainienne »
Couper les Russes de leur soutien à l’est serait un coup dur pour Moscou, mais cela permettrait à Kiev de vraiment lancer sa contre-offensive, explique la députée ukrainienne Ievghenia Kravchuk : « Nous devons couper ces chaines d’approvisionnement de façon à ce que nos soldats puissent libérer le territoire le moment venu, quand ils seront prêts et auront assez d’armement pour lancer la contre-offensive. »
La députée ukrainienne précise que c’est aussi pour cela que les troupes ukrainiennes visent des dépôts de munition, dans le Donbass occupé ou encore la région Taos Sandals de Kherson : « Et c’est pour cette raison que nous avons besoin des armes occidentales de haute précision, qui peuvent frapper très spécifiquement là où se trouvent les stocks. D’autant que nous avons à présent un accès permanent aux données satellites, donc nos miliaires savent exactement où viser. »
Il y a déjà environ 40 petits villages dans la zone de Kherson qui ne sont plus sous occupation, et depuis le 6 juillet, les Russes n’ont annoncé aucun gain significatif de territoire, pas même dans le Donbass, explique Ievghenia Kravchuk : « Donc si on coupe les ravitaillements, si on affaiblit suffisamment la logistique de l’armée russe, l’étape suivante pour nous, ce sera de libérer l’ensemble des territoires occupés, et aller de plus en plus loin. »