Hussam Hammoud a rapporté les exactions commises dans son pays par les jihadistes du groupe terroriste État islamique. Le trentenaire a souvent travaillé en équipe avec des journalistes français, ainsi que pour Mediapart et Radio France.
À Raqqa, ville dont il est originaire, un de ses reportages a permis de découvrir des documents contenant des centaines de noms de jihadistes étrangers : « À ce moment-là nous avons décidé d’un commun accord que ces documents devaient être transmis à la justice française, a-t-il raconté à RFI. On ne pouvait pas se contenter d’en faire un usage journalistique, nous avons décidé de les faire sortir de Syrie pour les remettre à la justice. »
Ces précieuses informations ont atterri au Parquet national antiterroriste à Paris. Hussam Hammoud estime avoir contribué à protéger la France d’un ennemi qui est aussi celui des Syriens. Réfugié en Turquie depuis plusieurs années, marié et père de deux enfants, le journaliste se dit surpris et déçu du refus de la France de l’accueillir. D’autant qu’il s’estime en danger : « J’ai dû déménager car j’ai reçu des menaces sérieuses. J’enquête actuellement sur les circuits de financement du groupe État islamique. Cela me met sous pression, je ne dirais pas que c’est la meilleure période pour moi. »
Menacé sur le sol turc comme en Syrie, Hussam Hammoud s’estime à la merci d’un renvoi dans son pays d’origine.
Contacté par RFI, le Ministère français des Affaires étrangères n’a pas répondu à notre sollicitation concernant la situation du journaliste syrien.