L’« épouse chérie » de Charles III, comme il l’a qualifiée pendant sa première allocution télévisée de roi, devient sa reine consort. « Je sais, a-t-il déclaré, qu’elle apportera à son nouveau rôle le dévouement sur lequel j’ai appris à me reposer ». Son nouveau rôle, justement, est surtout symbolique et caritatif, dépourvu de véritables pouvoirs, rapporte notre correspondante à Londres, Emeline Vin
Jusqu’ici, les Britanniques pensaient qu’elle allait devenir princesse consort, pour ne pas froisser une opinion publique qui avait largement pris parti pour Diana et qui a longtemps tenu Camilla pour responsable du mal-être de la princesse de Galles : elle avait été la maîtresse de Charles lorsqu’il était mariée avec la princesse Diana.
Charles et Camilla se sont mariés en 2005, mais ce n’est qu’en février 2022 qu’Elizabeth II a indiqué « son souhait sincère » que Camilla soit connue « comme reine consort » quand Charles accéderait au trône. Un long chemin parcouru, car la reine réticente n’était pas venue à leur mariage civil à Windsor.
Depuis des années, Camilla, 75 ans, travaille sans relâche pour la couronne britannique, avec des dizaines d’engagements par an, au point d’en être devenue un rouage essentiel.
La princesse Diana, qui avait très vite compris que Camilla était le grand amour de la vie de Charles, l’avait surnommée la « Rottweiler », surnom qui la poursuivra pendant des années.
Investie dans la lecture, les violences faites aux femmes
Divorcée, mère de deux enfants adultes et grand-mère de cinq jeunes adolescents, Camilla, casque de cheveux blancs et décontraction bienveillante, s’est lentement imposée. Marraine de dizaines d’associations, elle s’est investie dans des sujets qui lui sont chers, comme la lecture, ou les violences faites aux femmes : elle essaye de visiter des centres d’accueil aussi souvent que possible lors de ses voyages à l’étranger, a-t-elle récemment confié au magazine Vogue.
Durant le Covid-19, elle a aussi lancé un club de lecture sur Instagram, où elle offre des recommandations et fait intervenir des auteurs. Elle s’intéresse aussi à la santé, aux animaux, parle aussi volontiers de jardinage. Son sens du devoir, sa simplicité et son humour ont finalement lentement eu raison d’une partie des réticences.
L’un des membres de la famille royale les moins aimés
Depuis, la cote de popularité de la nouvelle reine consort a remonté, aux alentours de 40%, comme Charles. À titre de comparaison, Elizabeth II recueillait 75% d’opinion favorable et le prince Harry, 34%.
Mais elle reste l’un des membres de la famille royale les moins aimés, mais elle a montré un soutien sans faille à son mari et surtout une grande discrétion – ce que les Britanniques apprécient quand il s’agit de la famille royale. Elle sera couronnée aux côtés de son époux, dans plusieurs mois.