Sobre en toute circonstance, certains diraient froide et peu empathique, Elizabeth II a pu attiser la curiosité des cinéastes. L’une des plus fameuses incarnations de la reine sur grand écran reste celle d’Helen Mirren dans The Queen en 2006. Le réalisateur Stephen Frears se concentre sur les quelques jours suivant le décès de Lady Di. Helen Mirren lève le voile sur des facettes moins connues de la souveraine, comme son charme et son humour. Une performance qui lui vaut d’être sacrée meilleure actrice au festival de Venise, mais aussi aux Oscars.
Rien de mieux que la fiction pour pénétrer dans l’intimité d’un personnage public aussi méconnu. C’est le cas dans un épisode de la série Playhouse Presents, en 2012, avec Emma Thompson dans le rôle d’Elizabeth II, déstabilisée par une intrusion au palais de Buckingham.
La reine d’Angleterre a tant de fois pu servir de personnage, notamment dans des comédies, qu’elle avait un sosie, Jeannette Charles, ayant pris sa retraite bien avant son auguste modèle.
Mais c’est surtout la série Netflix The Crown, qui s’impose comme la plus complète biographie – romancée – de la reine. Trois interprètes se succèdent à l’écran : Claire Foy, Olivia Colman et désormais Imelda Staunton, trois actrices excellentes humanisant la souveraine garante de l’unité de sa famille et du Commonwealth.
Dans les chansons, entre tendresse et provocation
Elizabeth II a souvent été aussi une source d’inspiration pour les musiciens britanniques et internationaux. Certains comme les Beatles l’ont gentiment tournée en dérision, tandis que d’autres l’ont critiquée avec plus de véhémence. Le rock a souvent pris la reine pour cible.
Derrière la provocation, il y avait souvent de la tendresse, mais pas toujours. Exemple avec les Sex Pistols, le groupe punk avait sorti en 1977 la chanson sans doute la plus virulente à l’encontre de la monarchie britannique. L’hymne de la reine, « God Save the Queen », devient un hymne contre l’autoritarisme. Les Sex Pistols font scandale lorsqu’ils interprètent la chanson devant le siège du Parlement.
Dans un autre registre, Freddy Mercury, chanteur du groupe Queen dont le nom faisait bien sûr référence à la monarchie britannique, terminait la plupart de ses concerts en jouant la version originale du « God Save the Queen » sur fond de guitare rock et portant couronne, cape et sceptre.
Quelques années plus tôt, les Beatles ont, eux aussi, écrit une chanson sur la reine qui les avait décorés en 1965. Un morceau très court de 26 secondes en tout. Sa majesté est une fille assez jolie, mais elle n’a pas grand-chose à dire, disent les paroles de « Her Majesty » sorti en 1969.
Le chanteur folk anglais Leon Rosselson parle, lui, avec une certaine tendresse, de celle qui est une figure maternelle pour tout un pays : « Elle est le rocher de l’espoir et de la gloire dans les sables mouvants du désespoir », disent les paroles de « On Her Silver Jubilee », le chanteur est également auteur de livres pour enfants.
En France, parmi les artistes qui ont chanté la reine d’Angleterre, il y a notamment Jacques Higelin avec « I love the Queen », sur son deuxième album en 1971, une chanson interprétée en anglais et à prendre au second degré.