La délicate question de la diffusion des images de la vidéosurveillance avait été soulevée dès le 2e jour du procès de l’attentat de Nice. Huit jours plus tard, elle a été tranchée. Elles seront diffusées en fin de matinée ce jeudi. Pour le président du tribunal, ces « images extrêmement violentes » sont bien « de nature à éclairer la cour » sur l’acte criminel commis par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel le 14 juillet 2016, lorsqu’il a tué 86 personnes au volant d’un camion lancé sur la foule.
Filmées par 20 caméras différentes, les 17 minutes d’images de vidéosurveillance où l’on voit le camion conduit par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel seront diffusées en intégralité en fin de matinée ce jeudi.
Dix-sept minutes au cours desquelles les 4 minutes et 17 secondes de la course meurtrière du camion sur la Promenade des Anglais cristalliseront l’attention et l’émotion des parties civiles, dont la grande majorité souhaitaient la diffusion « pour comprendre et se reconstruire », selon leurs avocats.
Sans s’y opposer, la défense estimait pour sa part qu’elle n’apporterait pas d’éléments sur les responsabilités des accusés. Tout comme l’avocat général, qui mettait toutefois en garde sur « l’effroi que ces images vont provoquer ».
« J’ai fait quelques scènes de crimes durant ma carrière, on se fait une carapace », confiait d’ailleurs l’enquêteur anti-terroriste qui les a rassemblées. « Mais cette fois-là, il fallait plus qu’une carapace. »
Pour autant, après les avoir vues pour la première fois mardi, le président du tribunal a estimé qu’elles sont « de nature à éclairer la cour » sur l’acte criminel commis par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Et sur le nombre de victimes physiques et psychologiques de l’attaque, alors que 2 000 personnes étaient enregistrées comme parties civiles au début du procès.
Une diffusion publique, sauf pour les mineurs, à Paris comme à Nice. Mais avec un service d’ordre conséquent « pour qu’il n’y ait aucune possibilité de captation », avertit Laurent Raviot, qui ne veut pas que ces images sortent du tribunal.