Depuis une décennie, Israël répète inlassablement le même discours à l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Un seul et unique dossier a préoccupé durant tout ce temps les responsables de l’État hébreu : l’Iran et sa potentielle menace nucléaire. Cette année, le Premier ministre israélien n’a pas dérogé à la règle. Il a abordé ce sujet. Mais fait notable, Yaïr Lapid a également évoqué la solution à deux États. C’est-à-dire un État israélien et un État palestinien, vivant côte à côte. C’est le consensus prôné par la communauté internationale.
« Aujourd’hui encore, une grande majorité d’Israéliens soutiennent cette vision de la solution à deux États et je suis l’un d’eux. Nous n’avons qu’une condition : qu’un futur État palestinien soit pacifique », a ajouté Yaïr Lapid, dont le discours à l’ONU, qui avait fuité en Israël, était déjà critiqué par ses adversaires politiques.
Un accord avec les Palestiniens, basé sur l’existence de deux États pour deux peuples, est la meilleure chose pour la sécurité d’Israël, pour l’économie d’Israël et pour l’avenir de nos enfants. La paix, ce n’est pas un compromis. C’est la décision la plus courageuse que nous pouvons prendre. Malgré tous les obstacles, une grande majorité des Israéliens soutiennent cette vision de la solution à deux États encore aujourd’hui. Et je suis l’un deux. Nous n’avons qu’une condition : qu’un futur État palestinien soit pacifique. Baissez vos armes, et prouvez que le Hamas et le jihad islamiste ne vont pas prendre l’État palestinien que vous voulez créer. Baissez vos armes, et il y aura la paix.
Yaïr Lapid, Premier ministre israélien
La gauche qualifie son discours « d’historique ». Mais pour l’extrême droite israélienne, ce discours est « une honte ». « Enfin, la paix est à l’ordre du jour », a réagi sur Twitter le chef de Meretz, un parti de la gauche israélienne. Ce à quoi répond le leader du Sionisme religieux, une formation d’extrême droite, le discours de Yaïr Lapid est « une reddition honteuse face au terrorisme ».
Un Premier ministre de transition
À la tribune de l’ONU, Yaïr Lapid a affirmé « qu’une grande majorité d’Israéliens soutiennent la solution à deux États ». Mais dans les faits, en évoquant cette possibilité, le Premier ministre israélien ne fait qu’émettre un vœu pieu, dans un pays qui vote majoritairement à droite.
L’effort est louable, mais Yaïr Lapid est un Premier ministre de transition. En juin dernier, le parlement israélien a été dissout, et le pays se dirige vers des élections législatives en novembre prochain.
Sans majorité pour gouverner, Yaïr Lapid n’a aucun levier, aucun moyen de mettre en œuvre ses belles paroles. Son discours apparaît toutefois comme un message de paix, et tranche avec la position de ses prédécesseurs Naftali Bennett et Benyamin Netanyahu.