Lors de l’avant-dernière journée de la 77e Assemblée générale des Nations unies, Abdoulaye Maïga est venu en force avec une délégation et une trentaine de manifestants hostiles à la France. Dans un discours très offensif, il a multiplié les critiques virulentes, notamment à l’égard de la Côte d’Ivoire et de la France.
Solennel, froid, en grand bazin blanc, Abdoulaye Maïga n’a épargné personne lorsqu’est venu le moment pour lui de prendre la parole à la tribune de l’ONU. Ni Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, à qui il a aimablement rappelé qu’il n’était pas un « chef d’État ». Ni le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, qui préside la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Ni le président nigérien, Mohamed Bazoum, qualifié « d’étranger qui se réclame du Niger ».
Mais ses attaques les plus dures ont visé la France, avec une formule répétée trois fois sous les applaudissements de sa délégation : « Les autorités françaises, profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles, ont trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des Lumières et se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme. »
La France « soutient et arme les terroristes », a-t-il clamé, disant disposer de preuves pour le Conseil de sécurité. Une « junte française » qui « instrumentalise » des droits de l’Homme pourtant « respectés » au Mali.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a aussi eu droit à ses cinq minutes et une moquerie sur les troisièmes mandats. Sur l’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali, rien de nouveau. Les autorités de Bamako « ne s’ingèrent pas dans les affaires judiciaires », a juré Abdoulaye Maïga : « Les récentes synchronisations des actions et l’organisation des éléments de langage, consistant à faire passer le Mali, mon pays, du statut de victime à celui de coupable dans cette affaire des mercenaires, sont évidemment sans effet. »