Fidèle à sa réputation d’indicateur de l’économie, le cuivre témoigne de la récession qui se dessine chaque jour un peu plus, avec des cours qui sont à la baisse.
Le signal envoyé par le Dr Copper, comme le surnomment les anglophones, n’est pas bon. Avec des cours qui sont en recul, le cuivre apporte une preuve de plus de l’inquiétude qui pèse sur les marchés. Le marché du cuivre évolue au gré de son utilisation dans tous les pans de l’industrie, que ce soit l’électronique, la construction ou encore l’automobile. Or deux des trois moteurs de la croissance mondiale, la Chine et l’Europe sont en récession. En cause, la crise énergétique, doublée, pour l’Empire du Milieu, d’une politique « zéro Covid » instaurée par les autorités.
Or la Chine domine largement les activités de raffinage du cuivre, rappelle l’Ifpen, un institut de recherche français et est devenu à ce titre le premier importateur de ce minerai en provenance d’Amérique du Sud. Le moindre ralentissement de l’industrie chinoise, et donc des achats de la Chine, a inévitablement un impact sur les cours.
Exploitation minière en pleine expansion
L’érosion de la demande est aussi alimentée par la fermeté du dollar, car comme pour toutes les matières premières dont le prix est fixé dans la devise américaine, le minerai coûte plus cher aux acheteurs qui utilisent d’autres devises.
À la demande en berne, il faut ajouter une offre qui ne manque pas. « Contrairement aux idées reçues, l’exploitation minière est en expansion, et au rythme actuel, le cuivre s’oriente vers des années 2022 et 2023 excédentaires », explique l’expert Didier Julienne, président de la société Commodities and Resources.
À court terme, le marché reste baissier
La tendance peut-elle s’inverser rapidement ? « Le marché est tellement brouillé qu’il est impossible de savoir où il va », ajoute notre interlocuteur. Seule certitude, sur le court terme, le marché est orienté à la baisse avec des cours qui restent élevés, aux alentours de 7 500 dollars la tonne. La suite sera guidée par la politique chinoise et la durée de la guerre en Ukraine. À plus long terme, l’Ifpen rappelle que la transition bas-carbone, très gourmande en cuivre, fera grimper la demande.