Il est apparu sans prévenir sur les écrans en début d’après-midi. Le chef de l’administration régionale pro-russe s’exprimait sur sa chaîne Telegram, assis dans son bureau, drapeau russe au mur. Chaque jour, a dit Vladimir Saldo, des missiles frappent des villes et des civils de la région. « Ces frappes de missiles causent de graves dommages, avant tout aux résidents. Les cibles touchées par les missiles sont des hôtels, des bâtiments résidentiels, des marchés, où il y a beaucoup de civils ». Conséquence : « Nous avons suggéré que tous les habitants de la région de Kherson qui souhaitent se protéger des frappes de missiles ukrainiens puissent se rendre dans d’autres régions russes, a-t-il expliqué. C’est notre conseil : emmenez vos enfants et partez. Aux dirigeants de notre pays : nous avons besoin de votre aide pour ce travail. »
Appel bien reçu à Moscou, sans surprise. Le vice-Premier ministre, Marat Khousnoulline, a promis à la télévision russe une aide. « Nous fournirons à chacun un logement gratuit et tout le nécessaire », a-t-il affirmé dans une brève allocution.
« Personne ne parle d’évacuation ni d’obligation ni de contrainte »
Une réponse suivie de cet autre message, cette fois de l’adjoint au gouverneur de Kherson, Kirill Stremoussov. « Personne ne parle d’évacuation ni d’obligation ni de contrainte, a-t-il assuré. Nous nous préoccupons simplement de la vie de chaque citoyen deRussie qui vit dans la région de Kherson. La région de Kherson est la fédération de Russie. Personne n’évacue personne, ce n’est pas une évacuation, personne ne s’en va. »
« Ne paniquez pas, ne donnez pas l’occasion (..) aux médias occidentaux de dire cela », a insisté l’élu. La région a été annexée il y a deux semaines, sans que Moscou en délimite les frontières, comme pour les trois autres régions qu’elle dit considérer désormais comme le territoire russe. La zone de Kherson, cruciale pour Moscou qui veut garder une continuité territoriale avec la Crimée, est sous une intense pression militaire ukrainienne. Ces deux derniers jours, Kiev a revendiqué quotidiennement la prise de cinq localités.