Trois jours après l’élection présidentielle au Brésil, les partisans de Jair Bolsonaro refusent de reconnaître la défaite de leur candidat. Ce mercredi 2 novembre, ils ont manifesté dans les grandes villes du pays pour dénoncer une fraude électorale.
Des milliers de personnes en jaune et vert ont réclamé une intervention de l’armée pour que Jair Bolsonaro reste au pouvoir. Ils se sont rassemblés devant le bâtiment de l’armée, sur la plus grande avenue de Rio, la Presidente Vargas. Ce mercredi est un jour férié au Brésil et les manifestants sont venus en famille, entre amis, du centre de Rio mais aussi de la banlieue malgré la pluie, a constaté notre correspondante à Rio, Sarah Cozzolino.
Ils ont chanté tous en chœur l’hymne national, répété leur fierté d’être brésiliens, et que la place de Lula est en prison. Alors que plusieurs convois de la police militaire et de la police fédérale passaient, les manifestants les applaudissaient et en retour la police les saluait, leur souriait ou levait le poing vers le ciel… Un militaire a ainsi glissé à un manifestant : « On est avec vous, protestez pour nous, car nous, on ne peut pas ».
À Sao Paulo, des milliers de bolsonaristes ont aussi manifesté ce mercredi en fin de matinée devant le commandement militaire du Sud-Est, exigeant une intervention de l’Armée aux cris de « intervention fédérale tout de suite ». Une manifestation similaire devant le quartier général de l’Armée à Brasilia réunissait également des milliers de protestataires.
Une stratégie de Bolsonaro ?
Au Brésil, tout le monde a interprété le silence puis le court discours de Jair Bolsonaro comme une stratégie bien étudiée. Pour ses soutiens, il ne reconnaît pas le résultat des élections et réunit discrètement les preuves d’une fraude électorale.
Si le président a critiqué les blocages des routes, il a dit que les manifestations pacifiques étaient les bienvenues et c’est ce que ses soutiens ont organisé ce mercredi. « Je vous lance un appel : débloquez les routes. Cela ne me paraît pas faire partie des manifestations légitimes », a dit Jair Bolsonaro. « D’autres manifestations qui se tiennent dans tout le Brésil, dans d’autres endroits, font partie du jeu démocratique, elles sont les bienvenues », a-t-il toutefois ajouté. En tout cas, les manifestants assuraient que ce n’était que le début d’un grand mouvement de contestation.