Des frappes russes sur les infrastructures ukrainiennes ce mercredi 23 novembre ont entraîné des coupures massives d’électricité et d’eau, notamment dans la capitale Kiev, faisant au moins six morts, provoquant la déconnexion de trois centrales nucléaires.
Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré environ 70 missiles de croisière sur le pays, dont 51 ont été abattus, ainsi que cinq drones kamikazes. Ils ont visé des infrastructures stratégiques, alors que des températures hivernales s’installent en Ukraine. Selon le chef de la police nationale, Igor Klymenko, ces bombardements ont fait au moins six morts et 36 blessés. À Kiev, « trois personnes ont été tuées. Parmi elles figure une jeune fille de 17 ans », a indiqué le maire de la capitale, Vitaly Klitschko, qui a précisé que « onze habitants ont été blessés » dans ces frappes.
Le président Volodymyr Zelensky a déploré un « résultat tragique » tout en promettant que les Ukrainiens allaient « tout surmonter ». « Incapable de gagner dans un combat loyal avec l’armée ukrainienne, la Russie mène une guerre de terreur lâche contre les civils », a dénoncé le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba. « La terreur russe échouera. L’Ukraine gagnera », a-t-il ajouté.
Mercredi, le président ukrainien va s’adresser via une liaison vidéo au Conseil de sécurité des Nations unies à New York au cours d’une réunion d’urgence qu’il a lui-même réclamée après ces nouvelles frappes russes. C’est ce qu’ont indiqué deux diplomates à l’AFP après que le chef de l’État ukrainien a annoncé sur Twitter avoir « donné instruction » à son ambassadeur auprès de l’ONU de demander une réunion d’urgence.
Lviv privée d’électricité
Dans la nuit, au moins un missile russe s’est abattu sur une maternité de la petite ville de Vilniansk, 15 000 habitants, une localité de la région de Zaporijjia, proche de la ligne de front, relate notre correspondant Stéphane Siohan. La maternité était relativement dépeuplée, mais un bébé né en 2022 a été tué dans le bombardement, tandis que sa mère et un médecin ont été sortis des décombres. Dans la région de Kharkiv, la ville de Koupiansk, libérée par l’armée ukrainienne en septembre, a été également bombardée. Une clinique et un immeuble d’habitation ont été touchés par les roquettes et deux sexagénaires ont péri dans la frappe.
Dans l’ouest du pays, « toute la ville de Lviv » se trouve aussi privée d’électricité, signale son maire. « Nous attendons des informations complémentaires d’experts. Il peut y avoir des interruptions d’approvisionnement en eau », a-t-il ajouté sur Telegram.
À Kiev, deux centrales électriques ont été frappées, à Darnytsia et Vydubychyi, des quartiers de banlieue à la forte densité de population. Des projectiles ont aussi atteint un immeuble d’habitation, à Vyshgorod, commune jouxtant le nord de la capitale. Très vite, plusieurs quartiers ont été coupés d’électricité, et le maire Vitaly Klitschko a indiqué que la distribution d’eau dans Kiev était interrompue, appelant la population à faire des réserves. Autre conséquence de ces frappes, qui ont entraîné une baisse de fréquence dans le système énergétique ukrainien, trois centrales nucléaires du pays ont dû être déconnectées du réseau électrique.