En Afrique du Sud, le 16 décembre correspond normalement au « jour de la réconciliation », pour célébrer l’unité du pays. Mais cette réconciliation a du mal à advenir au sein de l’ANC. Réunie pour son traditionnel congrès organisé tous les cinq ans, la formation politique s’est écharpée entre la candidature de Cyril Ramaphosa et celle de l’ancien ministre de la Santé, Zweli Mkhize. Il avait été démis de ses fonctions suite à une affaire de détournement de fonds.
Durant cette première journée, un groupe de délégués opposés à Cyril Ramaphosa a tenté de perturber son discours. « Nous sommes ici pour soutenir Dr Zweli Mkhize. Vous savez, avec toute cette histoire autour de Phala-Phala, nous pensons que le président actuel doit prendre du recul pour éclaircir toutes ces magouilles », a estimé Khulekani Msomi, qui vient de la région du KwaZulu-Natal.
Les contestataires ont enchaîné les chants et les moulinets avec leurs mains pour réclamer du changement.
L’ancien président Jacob Zuma, présent à la conférence, a par ailleurs annoncé via sa fondation engager des poursuites privées contre Cyril Ramaphosa, l’accusant d’avoir aidé à divulguer aux médias des documents confidentiels concernant sa santé. Une attaque entièrement infondée, selon la Présidence.
« Un tournant décisif pour l’ANC »
Mais au niveau des autres branches provinciales, l’ambiance fut beaucoup plus calme. Pour Meriam Molala, déléguée du Limpopo, Cyril Ramaphosa est le seul à pouvoir redresser le parti : « C’est le meilleur candidat. Nous avons besoin de lui et de ses compétences. Quand on l’entend présenter le rapport du parti, il explique très bien quels sont les problèmes, et quels sont ses plans ».
Le président aura finalement pu s’exprimer, pour dresser un bilan de l’ANC. « Cette 55e conférence représente un tournant décisif pour le Congrès National Africain (ANC). Les décisions que nous allons prendre ici vont déterminer le futur de notre mouvement, et, dans une large mesure, la voie que notre pays prendra dans les prochaines années », a-t-il déclaré.
Et malgré les nombreux retards pris par la conférence, le vote pour renouveler la direction du parti devrait bien avoir lieu ce week-end.