Ce n’est qu’une intervention de routine, ce jour-là à Irpin. Mais depuis plusieurs semaines, les journalistes du monde entier viennent interviewer et filmer les agents de la DTEK en action. « Ça fait vraiment plaisir. Les gens nous voient intervenir dans la rue pour rétablir le courant dans leur quartier, et ils apprécient », raconte Serhii Buriak, responsable d’une équipe d’intervention.
Il constate tous les jours la reconnaissance qu’ils suscitent : « Les gens voient qu’on ne fait pas simplement nos heures. On est investi dans notre mission. On se lève très tôt, on rentre très tard le soir. On ne se plaint pas. Et les gens nous disent merci ».
« Là-bas, c’est vraiment la guerre »
Alexandre, grand gaillard de 26 ans, blond comme les blés, pourrait parfaitement incarner la figure de ce héros d’un nouveau genre. Mais le jeune homme, originaire de la ville voisine et martyre de Boutcha, refuse catégoriquement les termes de guerre, de front ou de héros, pour décrire son travail. « Ce n’est rien d’autre que mon travail », dit-il humblement.
« Lorsque j’ai quitté Boutcha pour venir réparer le réseau détruit ici, au printemps dernier, on se levait chaque matin à 7 heures et on enchaînait les interventions. Et cela, jusqu’à 9 heures le soir. Le plus dur, c’était de garder le moral. Parce que j’étais là tout le temps, loin de ma famille. Mais ça n’a rien à voir avec le front. Mon meilleur ami se bat dans le Donbass. Là-bas, c’est vraiment la guerre », témoigne-t-il.
La DTEK a eu son lot de victimes en intervention depuis septembre. Trois agents de la firme sont morts et 26 ont été blessés, d’après l’entreprise.