Il n’y a pas eu de cessez-le-feu effectif en Ukraine malgré la décision unilatérale de Moscou de ménager une pause dans les combats pour le Noël orthodoxe. Dans le Donbass, les combats sont toujours aussi féroces et meurtriers. A Kiev, nos envoyés spéciaux ont assisté aux funérailles d’un soldat tué à Bakhmout, le front le plus chaud en Ukraine.
Oleg, 45 ans, est mort sur le front près de Bakhmout. Son corps est honoré sur la place de l’indépendance-Maïdan là-même où, il y a huit ans, ce père de cinq enfants protégait les manifestants.
« Mort sur le front »
Serguei l’un des ses camarades, est venu lui rendre hommage: « En Ukraine, il y a quelques patriotes et Oleg était vraiment l’un d’eux. Il était membre d’une communauté de jeunes ukrainiens. En 2014, il codirigeait un groupe pendant la révolution de Maïdan. Il a ensuite intégré les services de sécurité dans la région de Louhansk. Et quand la guerre a commencé, il s’est engagé comme artilleur et il est mort sur le front. »
Le nombre des tués sur le front de Bakhmout n’est pas communiqué par les autorités. Mais la boucherie n’épargne aucun camp : « Beaucoup des nôtres sont morts mais les Russes sont encore plus nombreux à mourir, et on va gagner ! ». Après quelques jours de permission, Serguei retournera à Bakhmout où les combats n’ont toujours pas baissé en intensité.
Situation « difficile »
La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar, a rapporté une situation « difficile » dans l’est du pays, où se concentre désormais l’essentiel des combats, reconnaissant que les troupes russes « avançaient dans certaines zones », mais affirmant également que les forces de Kiev progressaient aussi ailleurs, « pas à pas ». Selon elle, la situation est en particulier « très difficile » à Soledar, cité située près de Bakhmout, le point le plus chaud du front, où l’AFP a constaté des duels d’artillerie dès le vendredi 7 janvier, peu après l’entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu russe.