Soledar n’a pas encore rendu les armes, rapporte Daniel Vallot, journaliste au service international de RFI. C’est du moins ce qu’ont déclaré plusieurs sources ukrainiennes ce mercredi 11 janvier, alors que les informations faisant état d’une victoire russe se multipliaient sur les réseaux sociaux, ajoute-t-il. Selon le ministère ukrainien de la Défense, les Russes ont tenté de s’emparer totalement de la ville, mais sans succès.
Côté russe, les informations émanant du groupe Wagner sont quelque peu contradictoires. Evgueni Prigojine affirme avoir pris le contrôle de la localité, mais précise que des unités ukrainiennes continuent de résister dans certaines zones. Le chef du groupe paramilitaire s’est fait prendre en photo avec des combattants armés dans des galeries souterraines présentées comme celles qui sont situées sous la ville.
Prudence au Kremlin
À Moscou, le Kremlin se montre beaucoup plus prudent : avant de crier victoire, il faut « attendre les déclarations officielles », déclare en substance Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe.
Souhaitant éviter sans doute que le groupe Wagner soit le seul à tirer profit de cette victoire annoncée, la première pour la Russie depuis le mois de juillet, le ministère russe de la Défense a de son côté déclaré que des forces aéroportées ont pris position au nord et au sud de la ville ukrainienne, et que des forces d’assaut se battent au cœur de la ville.
Autrefois connue pour ses mines de sel, Soledar est située près de la ville plus importante de Bakhmout, que les Ukrainiens défendent avec acharnement depuis plusieurs mois. Le groupe Wagner, en particulier, tente d’étouffer les forces ukrainiennes, par des vagues d’assauts répétés, très coûteuses en hommes, dit Vincent Tourret, chercheur à l’université de Montréal, interrogé par Franck Alexandre, spécialiste défense à RFI.
Les Russes, ils n’ont pas assez de drones, ils n’ont pas assez de satellites, ils n’ont pas assez d’avions pour pouvoir reconnaître les positions ennemies. Donc ce qu’ils font, c’est qu’ils compensent par des vagues humaines : des prisonniers, du personnel considéré comme ayant peu de valeur, donc sacrifiable… Et ils envoient ces vagues, en fait, reconnaître les positions ukrainiennes, qui sont obligées du coup de faire feu et donc, qui sont identifiables, ensuite, pour l’artillerie russe…