Selon une analyse publiée, mercredi 25 janvier, par le cabinet Callendar, les villes de plusieurs pays européens ont connu en 2022 des températures similaires aux normales de villes situées en moyenne 425 kilomètres plus au sud.
Le cabinet Callendar, une entreprise spécialisée dans l’évaluation des risques climatiques, a analysé les températures de villes d’Europe de l’ouest (France, Espagne, Portugal, Italie) en 2022 et les a comparées à des températures normales sur la période 1991 à 2020. Le résultat est édifiant : ces villes ont subi en moyenne des températures de 1,38°C plus élevées que les normales et similaires à celles relevées normalement dans des endroits situés 425 kilomètres plus au sud. Ces données visibles sur la carte présentée par Callendar montrent ainsi pour la France que Lille (nord) a subi des températures équivalentes à celles normalement relevées à Pau (sud-ouest), Cherbourg (nord-ouest) à celles de Gijón (Espagne), Perpignan (sud) à celles de la région d’Athènes et Strasbourg (est) à celles de San Marin.
« On ne peut pas transformer Perpignan en quelque chose qui ressemble à Athènes »
« Ce que montrent ces comparaisons c’est l’ampleur de l’anomalie qu’on a eue en 2022 et d’autre part le travail titanesque qui va être nécessaire pour adapter les villes au changement climatique », souligne Thibault Laconde, le directeur général de Callendar. « Les villes sont construites autour de leur climat historique et lorsqu’on rencontre des températures qui sont à ce point anormales, on ne peut pas du jour au lendemain transformer Perpignan en quelque chose qui ressemble à Athènes », fait-il remarquer. « Toute l’architecture, tout l’urbanisme, les infrastructures, même les habitudes des habitants sont à reprendre », souligne encore M. Laconde auprès de l’AFP.
Nouveau record de chaleur en Europe pour les mois d’été
Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, dépassant toutes de plus d’un degré les températures de l’ère pré-industrielle, selon le dernier rapport annuel du programme européen sur le changement climatique Copernicus (C3S) publié en janvier. En Europe, continent où le réchauffement observé est le plus rapide, 2022 se classe comme la « deuxième année la plus chaude » mais les mois d’été constituent un nouveau record pour tout le continent.