Le bilan ne cesse de monter, réévalué plusieurs fois par jour, en Turquie et en Syrie suite aux séismes de lundi. La barre des 20 000 morts est désormais franchie. À Kahramanmaras, dans l’est de la Turquie, une ville de 500 000 habitants proche de l’épicentre, de nombreux corps sont encore trouvés dans les débris des immeubles.
La mort est ici omniprésente. Au pied d’un immeuble effondré, des hommes et des femmes en pleurs. Devant eux, quatre sacs noirs sont allongés sur le sol.
Quatre corps sans vie que les secouristes viennent de retirer des décombres. Rapidement, les sacs sont chargés à bord d’une camionnette.
Au cimetière principal de Kahramanmaras, les arrivées se succèdent à un rythme effréné et chaque véhicule contient plusieurs corps.
Edger Bahçage est venu enterrer son oncle.
C’est une énorme souffrance. Je ne sais pas quoi dire. C’est indescriptible. Je n’ai jamais rien vu de semblable. On lit la souffrance et la peur dans les yeux des gens.
« C’est apocalyptique »
Sous des tentes, des employés nettoient les dépouilles, les enveloppent dans un linceul blanc et les rendent aux familles. Les cérémonies funéraires sont collectives.
Une dizaine de corps sont allongés à côté d’une tranchée fraîchement creusée. Un imam entame la prière puis les dépouilles sont mises en terre. Mais déjà, un bulldozer est en train de creuser une nouvelle tranchée : 30 autres corps sont allongés sur le sol, prêts à être inhumés.
Une vision de fin du monde, pour Delek Isik.
C’est apocalyptique. Je ne sais plus quoi penser, quoi dire. Je veux tout laisser derrière moi et commencer une nouvelle vie. Nous avons vécu tellement de choses horribles. J’aurais aimé savoir apprécier tout ce que j’avais. C’est la seule leçon que j’ai retenue.