Fait assez rare, c’est dans un communiqué commun que les grandes puissances occidentales ont condamné ce mardi 14 février les décisions de l’État hébreu de légaliser neuf colonies en Cisjordanie occupée et de projeter de nouveaux logements dans les colonies existantes.
Washington, Berlin, Paris, Rome et Londres ont dénoncé dans un communiqué commun la décision d’Israël de construire près de 10 000 logements en Cisjordanie occupée, ainsi que de légaliser neuf avant-postes. Autrement dit, des colonies sauvages et illégales jusque-là, même au regard de la loi israélienne. Les cinq pays « s’opposent fermement à ces actions unilatérales qui ne font qu’accroître les tensions entre Israéliens et Palestiniens et qui nuisent aux efforts visant à parvenir à la solution négociée des deux États ».
Quelques heures à peine après la publication de ce communiqué, le Haut comité de planification israélien, approuvait officiellement la construction de ces nouvelles colonies. Le message de l’État hébreu est clair : « Ce n’est pas une condamnation internationale qui changera quoi que ce soit à la situation ». Et c’est vrai, reconnaît une source diplomatique occidentale : « Face à Israël, nous faisons preuve d’une mollesse totale ».
Les communiqués occidentaux n’ont jamais stoppé la soif de conquête israélienne. Une colonisation rampante, qui paraît presque irrémédiable. Près d’un demi-million de colons juifs vivent aujourd’hui en Cisjordanie occupée. En toute illégalité, ils mettent la main sur les terres et les ressources des Palestiniens.
« Et pourtant, des leviers existent pour faire pression sur l’État hébreu », rappelle une source palestinienne. « C’est l’absence de volonté qui pose problème. Les Occidentaux n’ont pas hésité, à juste titre, à sanctionner la Russie, pour l’occupation et l’annexion de territoires ukrainiens. Et nous, nous avons le droit à des communiqués », ironise cette même source.