Les opposants aux projets de méga-bassines se mobilisent ce week-end en France. Ce samedi 25 mars, à partir de 10 heures, près de 10 000 personnes sont attendues dans le département des Deux-Sèvres, malgré les interdictions de la préfecture, pour protester contre la création de ces bassines géantes, qui doivent aider les agriculteurs face au manque d’eau mais qui suscitent la controverse.
Les méga-bassines, comme celles en constructions dans les Deux-Sèvres, sont des lacs artificiels d’une dizaine d’hectares en moyenne, censés permettre à quelques agriculteurs de sécuriser leurs besoins en eau pour l’irrigation des grandes cultures de céréales. Mais ils priveraient les autres usagers d’eau, ressource de plus en plus précieuse, amenée à se raréfier avec le changement climatique.
Les manifestants ciblent les travaux de bassines qui ont déjà débutés, à l’appel de plusieurs collectifs avec l’appui de syndicats, ONG, et de partis politiques de gauche et écologiste. Ils se réunissent à nouveau ce 25 mars, cinq mois après des premiers rassemblements émaillés de tensions.
Ces réserves doivent « sécuriser » la production de céréales face au manque de pluie, défend le ministre de l’Agriculture dans la presse régionale. Et Marc Fesneau ne cède rien aux militants anti-bassines comme Adeline, qui dénonce un accaparement de l’eau par une minorité d’agriculteurs défendant un système de culture intensif :
« Les irrigants ne voulant pas changer de modèle agricole n’ont pas d’autre solution pour trouver de l’eau. Après avoir fait des forages, pompé dans les rivières, la fuite en avant continue en faisant ce système de méga-bassines qui va directement à la source, c’est-à-dire dans les nappes phréatiques. Le problème, c’est que cette irrigation pompe beaucoup plus d’eau que le milieu peut nous en donner. »
Un non-sens, selon elle, à l’heure du changement climatique et des sécheresses à répétition. Les militants demandent un moratoire sur la construction de ces bassines et une transition vers une agriculture moins gourmande en eau. Mais le gouvernement dénonce un mouvement radical et s’attend à des violences. Les manifestations sont d’ailleurs censées être interdites.
« Ça n’arrête pas les gens de venir. Le problème est là et les gens veulent se faire entendre », martèle Adeline.
Camions militaires, quads, hélicoptères et 3 200 gendarmes et policiers ont déjà pris position.