Nouveau revers pour Credit suisse. Après avoir été chahutée en Bourse sur fond de difficultés à répétition au point de devoir être rachetée par sa rivale et compatriote UBS, la banque helvétique vient d’être accusée de complicité d’évasion fiscale dans un rapport du Sénat américain. D’après ce document de la commission des Finances paru ce mercredi 29 mars, Credit suisse aurait permis de cacher plus de 100 millions de dollars sur des comptes à l’étranger.
Ces accusations s’inscrivent dans la continuité d’une première affaire remontant à près de dix ans. En 2014, Credit suisse avait accepté de payer une amende de 2,6 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites.
Pour s’assurer que la banque avait bien modifié ses pratiques, une commission du Sénat a enquêté pendant deux ans. Et Credit suisse n’a donc pas obtenu de satisfecit. Le ton du président de la commission est même cinglant.
Ron Wyden dénonce en effet « des banquiers suisses cupides et des régulateurs qui n’ont pas fait leur travail ». Le résultat prend l’apparence, selon lui, « d’une conspiration massive », et toujours en cours, « afin de permettre à de très riches citoyens américains de ne pas payer leurs impôts et d’arnaquer leurs concitoyens ».
Selon le rapport, en plus des 100 millions de dollars d’actifs que Credit suisse n’aurait pas déclaré au fisc américain, l’établissement aurait aussi reconnu au cours de l’enquête avoir identifié 23 comptes supplémentaires, les investigations internes étant toujours en cours, avec un minimum de 20 millions de dollars de dépôt et appartenant à des citoyens américains.
Au total, la commission estime à plus de 700 millions de dollars le montant total reconnu par la banque comme étant en violation des conditions de l’accord.
Dans la foulée, Credit suisse a assuré à l’Agence France-Presse fermer les comptes non déclarés identifiés et sanctionner tout employé n’ayant pas appliqué son règlement en la matière.