L’ancien président Jair Bolsonaro retourne au Brésil jeudi 30 mars, après trois mois aux États-Unis, depuis la fin de son mandat. Mais la figure d’extrême droite est dans le collimateur de la justice dans plusieurs enquêtes, soupçonné notamment d’appropriation illégale de biens publics ou fraude fiscale, en plus de quatre autres cas portant sur des événements pendant son mandat de président. Si condamné aux peines maximales, il pourrait passer plus de 40 ans en prison.
Jair Bolsonaro est visé par cinq enquêtes de la Cour suprême. Quatre d’entre eux concernent des délits présumés commis pendant son mandat. Il est accusé d’ingérence auprès de la police fédérale, pour protéger des proches soupçonnés de corruption. L’ancien président fait l’objet d’enquêtes pour désinformation – sur le système de votes électroniques et le Covid-19.
La cinquième enquête porte sur des soupçons d’incitation de ses partisans à prendre part à la tentative de coup d’État du 8 janvier dernier à Brasilia.
Et maintenant qu’il n’est plus président et n’a donc plus d’immunité présidentielle, toutes ces affaires peuvent être pris en charge par des tribunaux de première instance, aux procédures généralement plus courtes.
L’ex-président est également sous le coup de 16 enquêtes du Tribunal supérieur électoral, notamment pour ses attaques verbales répétées contre le vote électronique. D’autres plaintes dénoncent un usage de l’appareil d’État à des fins électorales.
Mais l’enquête la plus avancée concerne le scandale qui fait les gros titres de la presse brésilienne, appelé « les joyaux saoudiens », pour lequel la justice l’a cité à comparaître : Jair Bolsonaro aurait fait entrer illégalement dans le pays des bijoux offerts par l’Arabie saoudite lors d’une visite dans le royaume en 2021. L’alerte a été donnée lorsque la douane brésilienne a saisi une parure de diamants dans le sac à dos d’un ministre, évaluée à trois millions d’euros, destinée à sa femme.
Deux autres lots de bijoux sont concernés, l’ex-président en ayant rendu un.
Jair Bolsonaro s’est d’abord défendu de toute fraude fiscale, affirmant qu’il s’agissait de cadeaux destinés à l’État brésilien. S’il arrive à prouver sa ligne de défense et échapper à la fraude fiscale, il pourrait faire l’objet de poursuites pour appropriation illégale de biens publics, selon le ministère de la Justice.