En pleine période du ramadan, la police israélienne a abattu un étudiant en médecine arabe israélien aux abords de l’esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem. Bavure ou tentative d’attentat ? Une enquête a été ouverte par la police des polices.
L’incident s’est déroulé autour de minuit (21h TU vendredi) près de la porte de la Chaîne, un des accès à l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte, annexé par Israël. Pour la police israélienne, il n’y a aucun doute, il s’agit d’un acte de terrorisme. Après avoir été interpellé, Mohammed al-Assibi, un étudiant en médecine de 26 ans originaire de la communauté bédouine de Hura dans le désert du Negev (sud) se serait emparé de l’arme d’un policier et aurait tiré deux coups de feu, sans atteindre qui que ce soit, avant d’être lui-même abattu.
Le problème est que toujours selon les autorités israéliennes, il n’y aucun enregistrement vidéo de la scène dans un secteur qui est pourtant couvert de caméras de surveillance, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. La police affirme encore que le jeune homme s’était radicalisé récemment.
Une version contredite
La famille de Mohammed al-Assibi, en colère, rejette la thèse de l’attentat et affirme qu’il a été tué alors qu’il venait de prier dans la mosquée d’Al Aqsa. Le parti arabe israélien Raam (islamiste modéré), représenté au Parlement, a aussi rejeté la version de la police, notant sur Facebook des publications de « témoins » disant que l’incident avait eu lieu alors que Assibi venait en aide à une femme se disputant avec la police. Le comité suprême des Arabes Israéliens exige la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sous la direction d’un juge. Il appelle également à manifester sur l’Esplanade des mosquées et à une grève générale dans toutes les localités arabes en Israël ce dimanche.
L’incident est survenu après qu’une foule immense de fidèles palestiniens s’est rassemblée vendredi sur l’Esplanade des mosquées pour la grande prière de la mi-journée à l’occasion du deuxième vendredi du ramadan. La police israélienne, qui garde les entrées de l’esplanade, a indiqué que plus de 100 000 fidèles s’y étaient réunis et que plus de 2 000 policiers avaient été mobilisés à travers la ville.