La cote de popularité d’Emmanuel Macron continue de descendre, selon un sondage de l’Ifop pour le Journal du Dimanche, plombée par sa très contestée réforme des retraites. 26% seulement des Français sont satisfaits d’Emmanuel Macron. C’est dans ce contexte et à la veille de l’anniversaire du premier anniversaire de sa réélection que le président français a répondu à des lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France.
Un anniversaire amer. Un an après sa réélection, la popularité d’Emmanuel Macron a fondu : moins 15 points par rapport à avril 2022. D’après un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, publié ce 23 avril, près de trois quarts des Français se disent mécontents du président. C’est le troisième mois consécutif de baisse et, cette fois, 47% sont très mécontents. Une colère accentuée par l’épisode de la réforme des retraites.
Mais tout n’est pas perdu pour rétablir le dialogue avec les Français, selon Roland Lescure, ministre chargé de l’Industrie : « Il va faire des petits débats. Il est sur le terrain, il échange avec des gens. Une fois que les casseroles s’éteignent, il y a des gens qui sont d’accord et des gens qui ne sont pas d’accord, qui sont prêts à échanger avec lui. Je pense qu’il va continuer à le faire à la fois pour convaincre, mais surtout nous projeter vers l’avenir. »
Emmanuel Macron se rapproche des records d’impopularité qu’il avait atteints en novembre et décembre 2018, au plus fort de la crise des « gilets jaunes ». Il évoluait à 23% d’opinions positives. Pour tenter de tourner la page de la réforme des retraites, il a multiplié cette semaine les visites sur le terrain. Mais les concerts de casseroles suivent le chef de l’État partout où il va. Après la promulgation de la réforme des retraites, Emmanuel Macron s’est fixé un cap de 100 jours pour apaiser le pays, avec comme horizon le 14 juillet.
Emmanuel Macron veut se « réengager dans le débat public »
C’est dans ce contexte que le président français a accordé un long échange avec onze lecteurs du Parisien, réalisé vendredi 21 avril à l’Élysée, et mis en ligne ce dimanche soir par le quotidien. Le chef de l’État a répondu sur tous les thèmes, du bilan de l’exécutif aux chantiers à venir, en passant par la possibilité de voir Marine Le Pen lui succéder en 2027.
Emmanuel Macron a reconnu qu’il aurait dû se « mouiller» davantage pour défendre la réforme contestée des retraites et annoncé qu’il allait dorénavant se «réengager dans le débat public». «Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même», a dit le président de la République, qui affirme toutefois que sa Première ministre, Élisabeth Borne, a sa «confiance » car «elle fait bien son travail dans un moment difficile pour le pays».
Alors qu’Emmanuel Macron poursuit son offensive pour tourner la page de la crise de la réforme des retraites, chacun de ses déplacements est perturbé par des opposants à la réforme. Aux défilés sous la bannière des syndicats se substituent des opérations plus spontanées, mais quasi-quotidiennes, notamment des concerts de casseroles. Et des manifestants ne manquent pas de crier «Macron démission» à son passage.
«Le Pen arrivera si on installe une habitude du déni du réel»
S’imagine-t-il être raccompagné par Marine Le Pen sur le perron de l’Élysée en 2027 ?, lui demande une lectrice du Parisien.
«Marine Le Pen arrivera (au pouvoir) si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe une habitude du mensonge ou du déni du réel», affirme Emmanuel Macron. «Si on arrive à gagner le chantier de la réindustrialisation, on sortira des gens du désespoir, de la misère et de la colère. Si on arrive à gagner le chantier de l’écologie, de l’ordre, du combat pour nos services publics, on aura des gens qui reviendront dans le champ républicain », espère-t-il.
«Un seul texte» sur l’immigration
Fin mars, lors d’une interview sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron avait indiqué que plusieurs textes seraient présentés sur l’immigration.
«Je veux une loi efficace et juste, en un seul texte tenant cet équilibre», fait savoir le président en réponse à une question d’un lecteur sur le projet de loi Immigration. «La Première ministre est en train de regarder avec les différents partis, je ne sais pas vous dire quel sera le chemin. Il faut construire une majorité politique», a-t-il précisé.