Présidentielle en Turquie: revivez la journée électorale et la victoire de Recep Tayyip Erdogan

Il y a un pays qui a scruté de près l’élection turque, c’est la Suède : sa candidature à l’Otan est bloquée par le président Recep Tayyip Erdoğan depuis plus d’un an. Elle espère que sa victoire aux présidentielles va permettre de relancer le processus, selon notre correspondante à Stockholm, Carlotta Morteo. Ce dernier est allé de mal en pis depuis que le nouveau gouvernement de droite est arrivé aux affaires cet automne.

Recep Tayyip Erdogan s’est montré intransigeant. Ses demandes d’extradition de militants kurdes notamment, ne pouvant pas être satisfaites par l’exécutif suédois puisque c’est la justice ici, qui statue au cas par cas. La Suède estime que l’élection étant passée, le président turc n’a peut-être plus autant besoin pour des raisons de politique intérieure, de manier le bâton sur ce dossier. Elle mise également beaucoup sur l’amendement de sa loi contre le terrorisme qui a été taillée pour Ankara, et qui entre en vigueur ce mercredi, le 1er juin.

Et puis, on espère, à demi-mots, que les États-Unis pourront désormais faire davantage pression pour que la Turquie lève son veto. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken sera d’ailleurs en visite sur une base militaire du nord de la Suède ce lundi, et devrait réitérer la volonté américaine de voir la Suède rejoindre l’Alliance avant le prochain sommet de l’Otan qui aura lieu en juillet, à Vilnius en Lituanie.

23h45 : Témoignage d’une pro-Kiliçdaroglu inquiète pour la Turquie

Au siège de l’opposition à Istanbul, Elif, une étudiante de 25 ans, confie ses craintes pour l’avenir du pays.

On voit déjà le très mauvais état de l’économie, le problème des réfugiés et tant d’autres… J’ai beaucoup espéré que ça n’empire pas, mais il est désormais clair que tout va empirer. Pour moi, le pays risque de plonger. À tel point que j’envisage sérieusement de partir pour m’installer à l’étranger. Je suis malheureuse pour la Turquie.

Elif (pro-Kiliçdaroglu): «Je ne vois rien de bon pour l’avenir»

23h30 : L’UE félicite Erdogan pour sa réélection

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel se sont « réjouis » dans des messages sur Twitter de « poursuivre le développement des relations entre l’UE et la Turquie ».

23h15 : Recep Tayyip Erdogan appelle la Turquie « à l’unité et à la solidarité »

« Il est temps de mettre de côté les disputes de la campagne électorale et de parvenir à l’unité et à la solidarité autour des rêves de notre nation », a lancé le chef de l’État à la foule massée devant le palais présidentiel à Ankara.

23h10 : Le président américain Joe Biden félicite Erdogan

Le président américain Joe Biden a félicité dimanche soir le président turc Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection. « J’ai hâte de continuer à travailler ensemble en tant qu’alliés au sein de l’Otan sur des questions bilatérales et des défis mondiaux », a tweeté Joe Biden.

23h00 : Les grandes dates de la carrière d’Erdogan

Le président Recep Tayyip Erdogan dirige la Turquie d’une main ferme depuis plus de vingt ans. Retour sur les douze dates qui ont marqué le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan depuis son entrée en politique :

22h45 : Le chancelier allemand Olaf Scholz félicite Erdogan pour sa réélection

Le chancelier allemand Olaf Scholz a félicité dimanche soir Recep Tayyip Erdogan pour sa réelection à la présidence turque, qualifiant la Turquie et l’Allemagne d’« alliés proches », dont « les peuples et les économies sont profondément liés ». « Félicitations au président Erdogan. Ensemble, nous voulons faire avancer notre agenda commun avec un nouvel élan », a écrit le chancelier Scholz sur Twitter.

22h25 : L’AKP largement en tête en Allemagne

La moitié de la diaspora turque vit en Allemagne. Une grosse communauté d’environ 3 millions de personnes. Et 67,36 (95% des votes dépouillés) des Turcs d’Allemagne ont voté au second tour pour Erdogan, c’est beaucoup plus qu’en Turquie. Plusieurs facteurs expliquent les succès de l’AKP et d’Erdogan auprès de cette population, analyse notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux.

Tout d’abord, les déficits de l’intégration à l’allemande. Ceux qui ont voté pour le président sortant ont souvent les mêmes arguments : Erdogan a redonné sa fierté à la Turquie, il défend bien les intérêts du pays et les intérêts des Turcs d’Allemagne pour lesquels Erdogan s’engage directement. Et ça marche surtout auprès des jeunes et de la seconde génération. Pour la troisième génération, des jeunes qui n’ont pas connu d’autre président en Turquie, confrontés fréquemment au racisme et aux discriminations en Allemagne où ils sont nés, voter Erdogan, c’est comme retrouver une forme de fierté, de dignité.

Il y a aussi des facteurs liés à la forte présente de l’AKP via ses organisations religieuses et culturelles. L’AKP dispose de relais beaucoup plus forts à l’étranger, notamment en Allemagne. Le relai des mosquées Ditib, directement gérées par Istanbul. Les organisations proches du pouvoir n’hésitent pas à louer des bus pour conduire les électeurs vers les bureaux de vote les plus proches.

De son côté, le CHP, le parti d’opposition qui n’a obtenu que 32,64% des voix des électeurs turcs d’Allemagne est lui beaucoup plus faible à l’étranger. Il n’a pas véritablement fait campagne en Allemagne.

Toutefois, il ne faudrait pas exagérer l’ampleur du raz de marée Erdogan chez les Turcs d’Allemagne. Car tous ne peuvent pas voter. Quantité des 3 millions de Turcs d’Allemagne -ceux que je connais notamment- n’ont pas la nationalité turque, ils ont dû y renoncer pour devenir allemands selon l’ancien code de la nationalité, et ils n’ont donc pas pu participer au vote. Souvent, il s’agit de personnes des communautés kurde et alévi, victimes de discriminations en Turquie où ils ne se sentent pas en sécurité, qui ne voient pas leur avenir ailleurs qu’en Allemagne et qui eux auraient plutôt voté pour l’opposition. Finalement, au premier tour, Erdogan a engrangé 750 000 votes en Allemagne. C’est finalement peu pour une communauté de trois millions.

22h15 : Le président Zelensky espère un « renforcement » des liens entre Ukraine et Turquie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a adressé ses félicitations, dans un tweet rédigé en turc : « Je félicite le président Erdogan pour sa victoire aux élections présidentielles. Nous espérons développer notre coopération pour la sécurité et la stabilité de l’Europe et renforcer davantage notre partenariat stratégique au profit de nos pays ».

22h05 : L’ex-dirigeant du HDP, le principal parti de la gauche pro-kurde en Turquie, remercie « ceux qui se sont rendus aux urnes »

L’ex-candidat à la présidentielle de 2016, Selahattin Demirtas, remercie « ceux qui se sont rendus aux urnes pour voter, qui n’ont pas pu y aller même s’ils le voulaient, qui ont résisté et travaillé dur pour protéger les votes ». Il est emprisonné depuis 2016 après avoir été reconnu coupable de « terrorisme ».

21h55 : Le président brésilien Lula souhaite « un bon mandat » à Erdogan

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a félicité dimanche son homologue turc Tayyip Erdogan pour sa réélection, lui souhaitant « un bon mandat avec beaucoup de travail » pour le peuple turc. Lula a écrit sur Twitter qu’Erdogan peut « compter sur le partenariat du Brésil dans la coopération mondiale pour la paix, dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement du monde ».

21h40 : Recep Tayyip Erdogan déclaré vainqueur par la commission électorale

Le président turc sortant, Recep Tayyip Erdogan, a remporté le second tour de l’élection présidentielle organisé dimanche, a annoncé la commission électorale turque (YSK). La quasi-totalité des bulletins ont été dépouillés avec 52,14% des voix pour Recep Tayyip Erdogan et 47,86% pour Kemal Kiliçdaroglu, a précisé la commission. « Sur la base des résultats provisoires, il a été constaté que M. Recep Tayyip Erdogan a été réélu président de la République », a déclaré le président de la commission électorale turque, Ahmet Yener.

21h25 : Emmanuel Macron « félicite » Erdogan pour sa réélection et se projette sur les « défis à relever ensemble »

Emmanuel Macron a félicité Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection à la présidence de la Turquie, estimant que « la France et la Turquie ont d’immenses défis à relever ensemble ». Parmi ces « défis », le président français cite, sur Twitter, le « retour de la paix en Europe, l’avenir de notre Alliance euro-atlantique, la mer Méditerranée ». « Avec le président Erdogan, que je félicite, nous continuerons à avancer », a ajouté le chef de l’État français.

21h05 : Vladimir Poutine félicite Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection

Le président russe Vladimir Poutine a félicité Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection dimanche à la tête de la Turquie. « Votre victoire à ces élections est le résultat logique de votre travail dévoué à la tête de la République turque, preuve évidente du soutien du peuple turc à vos efforts pour renforcer la souveraineté de l’Etat et mener une politique étrangère indépendante », a indiqué Vladimir Poutine selon des déclarations publiées sur le site du Kremlin.

20h52 : L’opposant Kiliçdaroglu se dit « triste face aux difficultés qui attendent » la Turquie

L’opposant turc Kemal Kiliçdaroglu, défait dimanche au second tour de l’élection présidentielle face au président sortant Recep Tayyip Erdogan, a exprimé dimanche soir sa « tristesse » pour l’avenir de la Turquie. « Je suis profondément triste face aux difficultés qui attendent le pays », a déclaré le candidat malheureux et chef du principal parti de l’opposition turque, qui s’exprimait depuis le siège de son parti à Ankara, après la victoire du président Erdogan. Kemal Kiliçdaroglu, qui estime que cette élection est la « plus injuste depuis des années », n’a pas contesté les résultats.

Kemal Kiliçdarolglu, le candidat de la coalition de l'opposition, à Ankara, le 28 mai 2023.
Kemal Kiliçdarolglu, le candidat de la coalition de l’opposition, à Ankara, le 28 mai 2023. © YVES HERMAN / REUTERS

20h30 : Profonde déception dans l’opposition

Dans le QG du parti de Kemal Kiliçdaroglu, le CHP, à Istanbul, c’est la désillusion, raconte notre correspondante, Anne Andlauer. Les visages sont tendus. Les gens sont silencieux. Cela a été les montagnes russes pour eux puisqu’en début de soirée, l’une des deux agences turques, l’agence Anka donnait Kemal Kiliçdaroglu en tête sous un tonnerre d’applaudissements dans le QG. Les gens ont exulté, mais la joie est vite retombée et beaucoup de ceux qui sont venus suivre la soirée au QG sont déjà repartis.

Ceux qui sont restés se sont figés quand Recep Tayyip Erdogan est apparu à l’écran pour un premier discours de victoire que la chaîne d’opposition, qui défile en boucle dans le quartier général, a d’ailleurs coupé au bout de 5 minutes. Par moment des voitures conduites sans doute par des partisans de Erdogan passe sur la voie rapide juste devant le QG du CHP en klaxonnant à tout rompre, ce qui n’arrange sans doute pas le moral des partisans. « L’obscurité, c’est tout ce que je vois pour l’avenir », confie Serat, 32 ans, venu suivre la soirée au QG du CHP. « Ça fait trop longtemps que ça dure, se désole Ozgun, un de ses amis. J’ai l’impression que la moitié du pays ne vit pas la même réalité que nous ».

19h23 : Recep Tayyip Erdogan revendique la victoire à la présidentielle

98% des urnes ont été dépouillées et Recep Tayyip Erdogan n’a pas attendu la fin officielle du comptage. Le président Erdogan revendique sa victoire lors d’une prise de parole devant une foule de partisans à Istanbul. « Notre nation nous a confié la responsabilité de gouverner le pays pour les cinq prochaines années », a-t-il déclaré sur le toit d’un bus garé devant sa résidence stambouliote vers laquelle a convergé une foule enthousiaste. Il a pris la parole à Istanbul pour remercier la population de l’avoir à nouveau choisi.

Une foule s’est rassemblée et des centaines de personnes continuent d’affluer devant le palais présidentiel, rapporte notre correspondante à Ankara, Céline Pierre-Magnani. Les partisans du « Reis » agitent des drapeaux et se réjouit sur des mélodies composées à l’honneur d’Erdogan. Ils attendent pour le prochain traditionnel discours du balcon, puisque Recep Tayyip Erdogan devrait arriver dans la soirée. Le score affiche pour le moment 52,1% pour Recep Tayyip Erdogan et 47,9% pour son opposant Kemal Kiridoglic, d’après l’agence gouvernementale Anadolu. Il faudra encore attendre quelques heures pour obtenir les résultats définitifs. Le taux de participation est légèrement en baisse avec 83% contre 87% lors du du premier tour.

Le président Recep Tayyip Erdogan revendiquant la victoire au second tour de la présidentielle en Turquie, le 28 mai 2023.
Le président Recep Tayyip Erdogan revendiquant la victoire au second tour de la présidentielle en Turquie, le 28 mai 2023. © MURAD SEZER / REUTERS

19h00 : Des partisans de l’AKP célèbrent déjà la victoire de Recep Tayyip Erdogan

Les partisans de l’AKP ont salué par des cris de joie et des applaudissements les derniers résultats affichés sur l’énorme écran de télévision installé devant la tribune dans le QG de l’AKP, où se trouve notre envoyé spécial à Istanbul, Daniel Vallot. « C’est une victoire historique, lance l’un de ces partisans. Rendez-vous compte, cela fait 20 ans qu’il est au pouvoir et il va continuer à diriger le pays ». L’ambiance reste toutefois encore un peu feutrée au QG de l’AKP, parce que la commission électorale n’a pas officiellement déclaré le vainqueur. En revanche, dans les rues d’Istanbul, on célèbre déjà à coups de klaxons cette victoire du parti au pouvoir.

Des partisans de Recep Tayyip Erdogan célèbrent sa victoire à la présidentielle turque, le 28 mai 2023.
Des partisans de Recep Tayyip Erdogan célèbrent sa victoire à la présidentielle turque, le 28 mai 2023. © Khalil Hamra / AP

Une victoire pas si franche que cela finalement. Et certains au QG de l’AKP se disent un peu surpris que l’écart de 5 points qui séparaient les deux hommes au premier tour ne soit pas plus importants ce soir. De nombreux supporters d’Erdogan espéraient plus de 60% des voix. « Mais l’essentiel, se satisfait un membre du parti AKP, c’est que la victoire soit acquise et que le président turc puisse poursuivre le travail entamé il y a tout juste 20 ans ». Ce même partisan de l’AKP estime que si l’opposition a atteint ce niveau, c’est sans doute à cause de la crise économique et pourtant « Erdogan n’y est pour rien, la crise est mondiale et ne concerne pas seulement la Turquie », un argument inlassablement ressassé par les partisans de l’AKP. Les supporters d’Erdogan qui attendent ici en tout cas au quartier général d’Istanbul la confirmation officielle et définitive de cette victoire, alors qu’ils s’apprêtent à fêter ce résultat ce soir.

18h40 : Erdogan à plus de 52% au second tour après décompte de 95% des voix

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est donné en tête après le décompte de plus de 95% des voix, selon l’agence officielle Anadolu. Il obtient à ce stade 52,3% des suffrages, contre 47,7% pour son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, selon ces résultats provisoires.

18h35 : La commission électorale turque donne aussi Recep Tayyip Erdogan

Selon l’agence officielle Anadolu, la commission électorale turque donne Recep Tayyip Erdogan en tête des élections avec 54,47% des voix tandis que le candidat de l’opposition Kilicdaroglu est donné à 45,53%. Toutefois contrairement aux agences, son décompte est basé sur 54,6 % des voix décomptées.

18h24 : Erdogan donné aussi en tête par l’agence Anka, proche de l’opposition

Anka donnait jusqu’à présent une légère avance au candidat de l’opposition Kemal Kiliçdaroglu, mais Recep Tayyip Erdogan passe en tête 50,67% après le dépouillement de 88 % des bulletins. Du côté de l’agence officielle Anadolu, l’écart se resserre, même si Recep Tayyip Erdogan conserve de l’avance (52,43%) après dépouillement de 94% des bulletins.

17h45 : Recep Tayyip Erdogan toujours en tête à près de 80% des bulletins dépouillés

Le président sortant Recep Tayyip Erdogan semble en bonne voie vers une nouvelle victoire à la tête de la Turquie au soir du second tour de la présidentielle. Selon l’agence officielle Anadolu, après dépouillement de 77% des bulletins, le chef de l’État au pouvoir depuis vingt ans est donné avec une avance significative avec près de 54% des suffrages exprimés, contre 46% à son rival social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu. Ces chiffres publiés 1h45 après la clôture du scrutin sont toutefois susceptibles d’évoluer.

De son côté, la chaîne de télévion Halk, proche de l’opposition, donne une infime avance à Kemal Kiliçdaroglu (50.13%).

17h30 : Les décomptes se terminent à Istanbul

Dans l’école l’école Firuzaga, à Beyoğlu, la présidente de l’urne 1035 annonce à voix haute le nombre de voix pour chacun des deux candidats alors que le décompte est terminé, selon nos envoyés spéciales à Istanbul, Aurore Lartigue et Marcia Bachara. Orhun, jeune observateur pense que « le processus électoral s’est mieux déroulé qu’on pouvait s’y attendre. » Il est très optimiste sur la victoire de Kemal Kilicdaroglu. Il dit qu’il croit au changement. Il est observateur du parti travailliste turc. Les observateurs attendent le procès verbal final pour conclure.

17h20 : Recep Tayyip Erdogan en tête du scrutin présidentiel sur près de la moitié des bulletins

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est donné en tête dimanche soir du second tour de l’élection présidentielle turque après le dépouillement d’environ 50% des bulletins, selon l’agence officielle Anadolu. Recep Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, obtient à ce stade 56,36% des suffrages, contre 43.64% pour son adversaire, Kemal Kiliçdaroglu, selon ces résultats provisoires.

17h10 : Les observateurs attentifs lors du dépouillement

Les observateurs font leur propre décompte en même temps que la présidente égrène les votes. Certains observateurs ont visiblement une application pour faire le décompte en direct. D’autres font ça à la main. Parfois le public ou les observateurs interviennent pour corriger quand la présidente fait une erreur ou pour lui demander de procéder autrement. En comparaison avec la France, le décompte des voix est assez solennel. Il est fait de façon studieuse et méticuleuse, notent nos envoyés spéciales à Istanbul, Aurore Lartigue et Marcia Bachara.

Une application utilisée par un observateur du décompte des votes à Istanbul, lors du second tour de l'élection présidentielle, le 28 mai 2023.
Une application utilisée par un observateur du décompte des votes à Istanbul, lors du second tour de l’élection présidentielle, le 28 mai 2023. © Aurore Lartigue / RFI

16h50 : Recep Tayyip Erdogan appelle à « veiller sur les urnes »

Recep Tayyip Erdogan remercie sur Twitter toutes les personnes qui se sont mobilisés pour la tenue de ce scrutin. Il appelle dans le même temps à « protéger la volonté de notre nation […] jusqu’au dernier moment ! »

16h30 : Comment fonctionnent les dépouillements ?

Le dépouillement commence. On s’attend à ce qu’il soit rapide et à ce que de premiers résultats émergent d’ici quelques heures, pointe notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer. À moins que le pouvoir n’applique la même tactique qu’au premier tour, c’est-à-dire mettre la pression pour exiger des recomptages dans les bureaux les plus favorables à Kemal Kiliçdaroglu, de sorte que Recep Tayyip Erdoğan apparaisse largement en tête pendant une partie de la soirée et ainsi démobiliser les observateurs de l’opposition. Il est à noter que cette dernière semblait mieux organisée aujourd’hui, avec plus d’observateurs qu’au premier tour dans les bureaux de vote.

Dans l’école Firuzaga, à Beyoğlu, la salle a été réorganisée et le décompte des bulletins a commencé. L’urne 1035 est ouverte, les bulletins commencent à être sortis. Quelques applaudissements retentissent, racontent nos envoyés spéciales à Istanbul, Aurore Lartigue et Marcia Bachara.

Dépouillement en cours dans l'école Firuzaga à Istanbul, le 28 mai  2023.
Dépouillement en cours dans l’école Firuzaga à Istanbul, le 28 mai 2023. © Marcia Bechara / RFI

Pour éviter le bourrage d’urnes, chaque bureau dispose d’un nombre précis de bulletins et d’enveloppes au départ en fonction du nombre de votants par urne. La présidente de bureau de vote vérifie que le total des bulletins dans l’urne correspond à la liste d’émargement. Puis les enveloppes sont ouvertes une par une. Chaque vote est lu à voix haute et montré aux observateurs et au public, après l’ouverture de l’enveloppe.

16h00 : Fermeture des bureaux de vote pour le second tour de la présidentielle

Les bureaux de vote de Turquie ont fermé à 17h, heure locale (14h TU), où plus de 60 millions d’électeurs étaient appelés à se rendre pour élire leur président. Les premiers résultats sont attendus en début de soirée.

Le taux de participation n’est pas encore connu, mais il ne devrait pas atteindre celui du premier tour le 14 mai où 87% des électeurs s’étaient rendus aux urnes, analyse notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer. En tout cas, c’est ce que suggèrent les images des bureaux de vote parvenus de tout le pays et les messages envoyés à leurs électeurs par chacun des deux camps pour les appeler aux urnes tout au long de la journée.

Une participation en baisse serait une mauvaise nouvelle pour les deux candidats, en particulier pour l’opposant Kemal Kiliçdaroglu. Non seulement parce qu’il avait déjà plus de 2,5 millions de voix de retard sur Recep Tayyip Erdoğan à l’issue du premier tour, mais aussi parce que l’opposition comptait sur la mobilisation de ses soutiens qui n’étaient pas allés voter 14 mai.

15h55 : La fin du vote approche, des habitants arrivent pour assister au dépouillement

Les citoyens peuvent venir assister au dépouillement du vote. Certains viennt donc se rassembler avant la fin du scrutin comme dans la cour de l’école Firuzaga, à Beyoğlu, où sont nos envoyés spéciales à Istanbul, Aurore Lartigue et Marcia Bachara.

La cour de l'école Firuzaga à Istanbul se remplit à l'approche de la fermeture des bureaux de vote pour le second tour de l'élection présidentielle.
La cour de l’école Firuzaga à Istanbul se remplit à l’approche de la fermeture des bureaux de vote pour le second tour de l’élection présidentielle. © Marcia Bechara / RFI

15h40 : Dans le quartier Kasimpasa à Istanbul, la fierté de voter pour Erdogan

Devant l'école Piyale Pasha qu'a fréquenté Recep Tayyip Erdogan dans le quartier de Kasimpasa à Istanbul, le 28 mai 2023, jour du second tour de l'élection présidentielle turque.
Devant l’école Piyale Pasha qu’a fréquenté Recep Tayyip Erdogan dans le quartier de Kasimpasa à Istanbul, le 28 mai 2023, jour du second tour de l’élection présidentielle turque. © Daniel Vallot / RFI

L’école primaire Piyale Pasha que fréquentait Erdogan dans le quartier populaire de Kasimpasa à Istanbul a été transformée en bureau de vote pour l’élection. Un habitant du quartier raconte à notre envoyé spécial à Istanbul, Daniel Vallot : « J’ai joué au football avec lui, c’était un attaquant redoutable. Aujourd’hui je suis fier de voter pour lui ! »

Nous faisions les mêmes trucs ensemble, on allait à l’école, on jouait au foot… C’était vraiment un bon joueur, il était deux fois plus rapide que moi ! Et c’était déjà un meneur en qui on pouvait avoir confiance.

[Reportage] Dans le quartier d’enfance de Recep Tayyip Erdogan

15h30 : Kemal Kiliçdaroglu appelle encore les Turcs à aller voter avant la fermeture des bureaux

Alors qu’approche la fin du second tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’opposition Kemal Kiliçdaroglu appelle les Turcs à aller dans les bureaux de vote. Ces derniers ferment à 16h.

14h30 : une observatrice pointe une rangée d’hommes et croit savoir que « ce sont des hommes de l’AKP, ils sont là pour mettre la pression »

Dans le bureau de vote de l’école Firuzaga, à Beyoğlu, Füsun Elmasoglu est observatrice pour la première fois, pour la part du parti CHP de Kemal Kiliçdaroglu. « C’est maintenant ou jamais. Après ce sera trop tard », dit-elle à nos envoyées spéciales à Istanbul, Aurore Lartigue et Marcia Bachara. Elle affirme avoir encore de l’espoir.

Füsun Elmasoglu est une observatrice pour la première fois, ici pour le parti d'opposition CHP, du candidat Kemal Kiliçdaroglu.
Füsun Elmasoglu est une observatrice pour la première fois, ici pour le parti d’opposition CHP, du candidat Kemal Kiliçdaroglu. © Marcia Bechara / RFI

Elle dit n’avoir constaté aucune irrégularité dans ce bureau de vote, mais elle montre une rangée d’hommes contre le mur de la Cour de l’école, en train de manger des graines de tournesol, qui contrastent avec la population gentrifiée du bureau de vote : « Ce sont des hommes de l’AKP [de Recep Tayyip Erdogan]. Ils sont là pour mettre la pression », affirme-t-elle.

Au bureau de vote de l’école Firuzaga, dans le quartier stabouliote de Beyoğlu, le 28 mai 2023.
Au bureau de vote de l’école Firuzaga, dans le quartier stabouliote de Beyoğlu, le 28 mai 2023. © Marcia Bechara / RFI

14h05 : L’élection se déroule dans le calme malgré de rares incidents

Dans un village de la province d’Urfa, dans le sud-est de l’Anatolie, un député du parti de Kemal Kiliçdaroglu, ainsi que des observateurs ont été passés à tabac après s’être opposés à ce que des hommes votent à la place de leurs épouses. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et en effet, c’est pour l’instant le principal incident signalé, rapporte notre correspondante à Ankara, Anne Andlauer.

L’opposition, par ailleurs, comme elle l’avait promis, semble mieux organisée qu’au premier tour pour surveiller le scrutin. Dans un bureau de vote d’Istanbul, il y avait au moins une dizaine d’observateurs ce matin, contre cinq ou six dans le même bureau au premier tour. On ne peut pas savoir combien sont mandatés par l’opposition, mais Kemal Kiliçdaroglu avait réclamé au moins cinq observateurs de son camp dans chaque bureau pour ce second tour.

Dans les écoles, on ne voit pas les très longues files d’attente du premier tour. Mais attention, cela ne donne pas forcément d’indications sur le taux de participation final puisque aujourd’hui, contrairement au premier tour, il n’y a qu’un seul bulletin, deux candidats et les électeurs passent très peu de temps dans l’isoloir. Enfin, le dépouillement devrait lui aussi être beaucoup plus rapide qu’au premier tour. C’est d’ailleurs ce qu’a prédit ce matin le président du Haut Conseil électoral, on s’attend à avoir deux premiers résultats vers 18h30, heure locale, 17h30, heure de Paris.

13h10 : Les partisans de Kiliçdaroglu ne se font pas trop d’illusions

Je veux pouvoir manifester contre le gouvernement, je veux pouvoir m’exprimer et faire entendre ma voix mais avec Erdogan au pouvoir ce n’est pas possible.

Les partisans de Kiliçdaroglu ne se font pas trop d’illusions

12h10 : La minorité kurde soutient Kiliçdaroglu sans conviction

Dans le quartier de Kasimpasar à Istanbul, trois amis prennent un thé au café après avoir voté. Mais l’ambiance n’est pas à la fête pour ces Turcs issus de la minorité kurde qui disent se sentir « discriminés » en Turquie. Tous ont voté pour Kiliçdaroglu, sans conviction, pour dire non à Recep Tayyip Erdogan, rapporte notre envoyée spéciale sur place, Aurore Lartigue.

« C’est très déprimant, on a senti un rétrécissement de nos libertés qui a été aggravé par la crise économique. On a du mal à se nourrir, à acheter des médicaments… On n’a plus de perspectives. » Professeurs dans le secondaire, ils disent gagner autour de 15 000 lires turques alors que leur loyer varie entre 8 000 et 10 000 lires turques.

11h43 : Recep Tayyip Erdogan a voté à Istanbul

Le président sortant, Recep Tayyip Erdogan a pour sa part voté à Istanbul ce matin accompagné de sa femme. Il a estimé que le vote « sera conclu rapidement ».

« Aucun pays au monde ne connaît des taux de participation de 90 %, la Turquie les a presque atteints. Je demande à mes concitoyens de venir voter sans faiblir », a fait valoir le chef de l’État, après avoir voté dans le quartier conservateur d’Usküdar, sur la rive asiatique d’Istanbul.

Recep Tayyip Erdogan vote accompagné de son épouse Emine, à Istanbul le 28 mai 2023.
Recep Tayyip Erdogan vote accompagné de son épouse Emine, à Istanbul le 28 mai 2023. Murad Sezer / AP

11h20 : Kemal Kiliçdaroglu vient de voter à Ankara

Kemal Kiliçdaroglu, candidat de l’opposition, vient de voter à Ankara, à l’école primaire argentine. Parmi la foule qui l’attend, une retraitée est venue lui apporter un poème que sa mère lui a écrit, rapporte notre envoyée spéciale sur place, Céline Pierre-Magnani.

À la sortie du bureau de vote, le candidat a appelé ses « concitoyens à voter pour qu’une véritable démocratie et la liberté puissent advenir dans ce pays, pour se débarrasser d’un régime autoritaire ». Il les a également appelés à rester près des urnes après la clôture des bureaux (à 17h00 heure locale, 14h00 TU), « car cette élection s’est déroulée dans des conditions très difficiles », a-t-il dit. « Toutes sortes de diffamations et de calomnies ont été proférées, mais je fais confiance au bon sens des citoyens. La démocratie viendra à coup sûr dans ce pays, la liberté viendra », a-t-il assuré à ses partisans qui, massés devant le bureau de vote, l’ont applaudi à sa sortie.

Le candidat de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu arrive au bureau de vote pour voter à Ankara le 28 mai 2023.
Le candidat de l’opposition Kemal Kiliçdaroglu arrive au bureau de vote pour voter à Ankara le 28 mai 2023. © Céline Pierre-Magnani/RFI

11h10 : Depuis sa prison, l’ex-dirigeant du HDP, le principal parti de la gauche pro-kurde en Turquie, appelle à aller voter

Ex-candidat à la présidentielle de 2016 où il avait recueilli un peu plus de 8% des voix, Selahattin Demirtas a appelé les Turcs à faire usage de leur droit de vote ce dimanche en postant sur Twitter une photo d’archive le montrant en train de voter. Il est emprisonné depuis 2016 après avoir été reconnu coupable de « terrorisme ».

10h45 : Une crise économique qui ne fait pas forcément le bonheur de l’opposition

À l’heure de l’élection, quel bilan économique peut-on tirer de la présidence d’Erdogan ? Alors que le pays fait face à une crise économique sans précédent, la situation n’est pas forcément bénéfique pour à Kemal Kiliçdaroglu, selon la spécialiste de la Turquie Deniz Ünal, économiste au Cepii, le Centre d’Études Prospectives et d’Informations internationale :

« Selon les chiffres officiels, l’inflation sur un an est de 50%. Au cours de l’année dernière, c’est allé jusqu’à 80 %, explique la spécialiste. Ça ne veut pas dire que le niveau des prix a baissé depuis. Seulement, le rythme de croissance a légèrement ralenti. Tout ça, c’est selon les chiffres officiels. Mais d’autres autorités que l’Institut national turc mesurent une inflation proche de 100%, ce qui se traduit par un effritement des revenus des agents publics. Et par rapport à cette situation, qui a été créée en Turquie pratiquement de toutes pièces par une gouvernance chaotique et qui est indépendant de la situation internationale où l’inflation est très élevée aussi : le gouvernement a agi par des mesures qu’on appelle « orthodoxes ». »

« Mais en réalité, ce sont des mesures vraiment pour juste sauver l’instant présent, sans cohérence, en utilisant beaucoup d’intervention sur le marché. Et le marché a perdu toute cohérence dans une économie qui était jadis libérale. Et là, c’est très difficile, vraiment, de réguler cette économie. »

10h05 : Les réfugiés syriens au cœur des polémiques

Accueillis à bras ouverts par la Turquie au début de la guerre, les Syriens se sont retrouvés au centre des surenchères politiques de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, sur fond de nationalisme exacerbé et de montée d’un sentiment antimigrants. Reportage par notre envoyée spéciale à Istanbul, Aurore Lartigue.

9h35 : Chez les Stambouliotes, envie de changement, mais peur de dire pour qui on vote

Dans un bureau de vote, Eran explique que « je ne peux pas vous dire pour qui je vote, mais je veux du changement, dit le jeune électeur de 29 ans en souriant. Ce n’est pas parce qu’il a réussi à garder le pouvoir pendant toutes ces années qu’il n’a pas commis d’erreur. Maintenant, je veux passer à autre chose. »

Pareil pour Sinem. L’employée du secteur hôtelier à Istanbul, âgée de 38 ans, « a l’espoir de retrouver la démocratie et que la situation économique va s’améliorer. Elle refuse néanmoins de dire pour qui elle vote. Elle a peur de réveler le nom du candidat d’opposition.

Sinem veut du changement mais s'interdit de dire pour qui elle a voté.
Sinem veut du changement mais s’interdit de dire pour qui elle a voté. © Marcia Bechara / RFI

9h25 : À Istanbul, dans le quartier de Besiktas, les électeurs aspirent au changement

Depuis que je suis né, c’est le même homme qui dirige… On est vraiment une génération malchanceuse ! Notre pays ne cesse de s’éloigner de la démocratie et s’il gagne, ça continuera dans ce sens-là.

À Istanbul, dans le quartier de Besiktas, les électeurs aspirent au changement

8h50 : Dans le camp Erdogan, la victoire ne fait aucun doute

Dans le camp de Reccep Tayyip Erdogan, on est sûr ce matin de la victoire, sûr que le président turc pourra obtenir ce nouveau mandat de cinq ans et entamer une troisième décennie au pouvoir, rapporte notre envoyé spécial à Istanbul, Daniel Vallot. Une incroyable longévité pour ce dirigeant dont on avait dit à tort qu’il était en perte de vitesse, finalement arrivé en tête avec 49% des voix. Il peut compter sur le soutien inconditionnel de sa base électorale – qui va voter pour lui massivement malgré la crise économique. Un peuple conservateur, attaché aux valeurs traditionnelles et à l’Islam – attaché également et c’est très important à la stabilité, au refus du changement que veut incarner le candidat de l’opposition Kemal Kiliiçdaroglu.

La plupart des électeurs de l’opposition à qui RFI a pu parler se montre très pessimistes, assommés par ce premier tour alors qu’il croyait à une victoire, assommés également par les résultats des législatives, tout aussi défavorables pour le camp de l’opposition. La question est bien sûr de savoir si le virage à droite opéré par Kiliçdaroglu entre les deux tours peut fonctionner, avec notamment cet appel à expulser tous les réfugiés syriens. Le candidat de l’opposition veut capter le vote nationaliste, mais c’est une stratégie risquée qui divise parmi les électeurs de l’opposition – certains se disent choqués par ce virage à droite – d’autre saluent au contraire une attitude plus ferme susceptible à leurs yeux de convaincre les électeurs nationalistes qui rejettent erdogan, et aussi les quelques millions de personnes qui ne sont pas allées voter il y a deux semaines.

8h15 : À Istanbul, les électeurs arrivent au compte-gouttes

Dans le bureau de vote du collège Tarhan, dans le quartier de Beyoglu, les électeurs arrivent au compte-gouttes. Une petite table est installée pour permettre aux votants de boire un thé avant de repartir et de manger une pâtisserie avant de repartir, rapporte notre envoyée spéciale à Istanbul, Aurore Lartigue.

Irem ilayda Zoodsma fait partie des observateurs pour le compte du parti TYP. Elle explique que les effectifs ont été renforcés depuis le premier tour. « Il y a beaucoup de craintes concernant des fraudes électorales, d’éventuels trucages des urnes », explique-t-elle. Si un problème est signalé ou qu’elle constate un manquement aux règles, elle peut faire une déclaration. « Nous sommes là pour résister et défendre la démocratie », assure-t-elle.

Hurrem est avocate. « Bien sûr, l’ambiance n’est pas la même qu’au premier tour, dit-elle, où nous avions beaucoup d’espoir ». Mais pour elle, le point essentiel de cette élection, c’est que le processus électoral se déroule dans un climat apaisé et dans le respect de règles démocratiques.

La cour du collège Tahran à Istanbul qui fait office de bureau de vote pour le second tour de la présidentielle turque.
La cour du collège Tahran à Istanbul qui fait office de bureau de vote pour le second tour de la présidentielle turque. © Aurore Lartigue/RFI

7h55 : Kiliçdaroglu veut convaincre les abstentionnistes

Recep Tayyip Erdogan est arrivé en tête lors du premier tour et il semble bien placé pour l’emporter ce dimanche. Mais l’opposition espère malgré tout mobiliser ses électeurs, et tous ceux qui se sont abstenu il y a deux semaines. Ils sont près de 8 millions de Turcs à ne pas avoir voté lors du premier tour et leur mobilisation pourrait faire la différence.

7h35: Erdogan et Kiliçdaroglu musclent leurs discours avec des thématiques nationalistes

La grande question pour ces élections sera la mobilisation, après les résultats inattendus lors du premier tour, puisque beaucoup de sondages donnaient Kemal Kiliçdaroglu en avance, mais c’est finalement Recep Tayyip Erdogan qui en est arrivé devant. Les thématiques nationalistes ont dominé le débat pour ce second tour, rapporte notre correspondante à Ankara, Céline Pierre-Magnani.

Afin de convaincre l’électorat du candidat nationaliste Sinan Oğan, arrivé troisième avec 5 % des suffrages, Kemal Kiliçdaroglu a procédé à un virage à droite. Il a notamment insisté sur deux grands thèmes chers à la droite : le renvoi de près de 4 millions de réfugiés syriens dans leur pays et la lutte contre le terrorisme. Si Sinan Oğan a finalement appelé à voter Recept Tayyip Erdogan, un de ses alliés de la petite coalition très anti-migrants a lui appelé à soutenir Kemal Kiliçdaroglu. Le parti pro-kurde a également renouvelé sa confiance en faveur du candidat de l’opposition.

Le président sortant part avec une avancée et n’a pas hésité à muscler son discours, se rendant notamment à la tombe de l’ancien président islamo-conservateur Adnan Menderes, jugé et exécuté par des militaires lors d’un coup d’État en 1960. Il a également fait allusion à une fausse vidéo qui accusait son opposant de connivence avec le PKK, organisation kurde considérée comme « terroriste ».

7h : Les bureaux de vote ont ouvert

Les premiers électeurs ont pu déposer leur bulletin dans l’urne et faire leur choix entre le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son opposant Kemal Kiliçdaroglu. Le président sortant avait obtenu 49,5 % des voix lors du premier tour contre 45% pour Kiliçdaroglu. Le report des voix du candidat nationaliste Sinan Oğan, arrivé troisième avec 5 % des suffrages, vont peser lourd dans la balance lors de ce second tour.

Après la clôture du scrutin à 16h (14h TU), les premiers résultats sont attendus en début de soirée.

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