Ce projet de corridor répondrait à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU du 22 décembre dernier, appelant à des mécanismes d’aide humanitaire élargis. Le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, a confirmé son existence, lors de plusieurs entretiens, ce dimanche 31 décembre.
Israël se dit disposé à permettre l’acheminement d’aide humanitaire pour Gaza par voie maritime. Comme l’explique notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul, le principe est simple : les marchandises seront soumises à une inspection de sécurité dans le port chypriote de Larnaca, avant d’être transportées vers la côte de l’enclave, à une distance de 370 km.
Sans transiter par l’Égypte ou Israël, donc, comme c’est le cas actuellement. Cela permettrait d’augmenter considérablement le volume de l’aide transportée. Petit problème toutefois : le manque d’infrastructures en eau profonde sur la côte gazaouie.
Selon une étude publiée en 2022 par des experts américano-israéliens, la profondeur de l’eau au port de Gaza ne dépasse pas les cinq mètres. Il faudra donc des bateaux à très faible tirant d’eau pour pouvoir entrer dans le port. Un port qui, toujours selon l’étude, ne dispose pas du matériel adéquat pour le déchargement des bateaux comme de grandes grues.
« Plus symbolique que pratique »
Le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a désigné quatre pays européens comme partenaires potentiels : la France, le Royaume-Uni, la Grèce et les Pays-Bas, qui disposent tous les quatre de navires capables d’accoster directement sur les côtes de l’enclave palestinienne.
Si le projet se concrétisait, il s’agirait du premier assouplissement du blocus naval israélien imposé à Gaza depuis 2007. « Cela peut commencer immédiatement », a souligné Eli Cohen, qui s’est récemment rendu à Chypre pour négocier ce projet avec son homologue chypriote.
Cette affaire est « plus symbolique que pratique », estiment les observateurs en Égypte, pays par lequel transite pratiquement toute l’aide humanitaire introduite à Gaza depuis le début du conflit, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.
Les observateurs en Égypte pensent néanmoins que ce corridor maritime permettra, une fois rodé, de venir en aide au nord de la bande de Gaza. L’offensive israélienne a, en effet, isolé le nord du territoire palestinien, qui ne reçoit pas l’aide venant d’Égypte. L’aide pour le nord de l’enclave doit, pour le moment, venir d’Israël.