L’alunisseur a décollé avant l’aube lundi depuis la Floride, à bord de la nouvelle fusée Vulcan Centaur du groupe ULA, qui regroupe Boeing et Lockheed Martin. L’appareil, nommé Peregrine, a été mis sous tension peu après sa séparation d’avec la fusée, et la communication a pu être établie avec succès.
Mais « malheureusement, une anomalie est survenue », a expliqué Astrobotic dans une déclaration sur X. Celle-ci a empêché l’entreprise de réorienter l’appareil vers le Soleil, afin qu’il puisse recharger ses batteries grâce à ses panneaux solaires. La compagnie a ensuite expliqué que le problème résultait « probablement » d’un souci au niveau du système de propulsion. « Si c’est le cas », cela « met en péril la capacité du vaisseau à atterrir sur la Lune », a dit l’entreprise.
Une « manœuvre improvisée » a été réalisée pour réorienter les panneaux solaires vers le Soleil, permettant aux batteries de recommencer à se charger. Mais la panne du système de propulsion cause « une perte critique » de carburant, a ensuite ajouté Astrobotic. « Les équipes travaillent pour stabiliser cette perte, mais compte tenu de la situation, nous avons donné la priorité à la maximisation » des données scientifiques pouvant être récoltées, a déclaré la compagnie. « Nous sommes en train d’évaluer quels profils de mission alternatifs seraient possibles à l’heure actuelle. »
Peregrine a été développé par Astrobotic avec le soutien de la Nasa, qui a chargé cette entreprise de transporter jusqu’à la Lune du matériel scientifique – un contrat de 108 millions de dollars. « Chaque mission est une opportunité d’apprendre », a réagi la Nasa sur X. Astrobotic espérait devenir la première entreprise à réussir à se poser sur la Lune. La tentative d’alunissage était prévue le 23 février.
Ces dernières années, des compagnies israélienne et japonaise ont aussi tenté d’alunir, mais ces missions se sont soldées par des crashs. « Mener le retour de l’Amérique sur la surface de la Lune, pour la première fois depuis Apollo, est un immense honneur », avait déclaré lors d’une conférence de presse vendredi le patron d’Astrobotic, John Thornton. Il s’était toutefois dit conscient des risques d’échec.