L’ancien chef d’État était aux commandes de l’engin et se rendait dans sa maison de vacances lorsque l’accident a eu lieu. Sebastian Pinera était un pilote expérimenté mais les conditions météorologiques étaient mauvaises : de la pluie et du vent, rapporte notre correspondante à Santiago, Naila Derroisné.
L’hélicoptère s’est crashé dans un lac. Une enquête est en cours pour tenter de déterminer les circonstances de l’accident qui a provoqué la mort de l’ancien président. Les trois autres passagers de l’hélicoptère ont survécu.
Le président de gauche Gabriel Boric a décrété trois jours de deuil national et a ordonné des funérailles d’État pour celui qui a été le premier président de droite à avoir été élu après le retour de la démocratie au Chili. « Le président Pinera a contribué, grâce à sa vision, à la conclusion de grands accords pour le bien du pays. C’était un démocrate de la première heure et il a véritablement cherché ce qu’il pensait être le meilleur pour le pays », a-t-il dit dans une allocution télévisée.
Homme d’État et d’affaires
La reconstruction après le tremblement de terre de 2010, l’impressionnant sauvetage de 33 mineurs bloqués sous terre, l’achat massif de vaccins pendant la pandémie de Covid-19… Il était reconnu pour sa capacité à gérer toutes sortes de crises.
Sebastian Pinera était donc un homme d’État mais aussi un homme d’affaires. Titulaire d’un doctorat en économie à Harvard, M. Pinera avait amassé une des plus grandes fortunes du Chili dans la banque, le transport aérien et dans plusieurs autres secteurs industriels. Selon Forbes, sa fortune et celle de sa famille est estimée à 2,7 milliards de dollars.
Mais sa carrière aura aussi été durement critiquée pour les atteintes aux droits de l’homme survenues pendant la crise sociale de 2019 sous son deuxième mandat. L’ex-président a également accumulé plusieurs scandales politiques et judiciaires. Dans les années 80 notamment, il a été dans le viseur de la justice pour fraude bancaire.
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La presse chilienne parle de lui comme de quelqu’un d’infatigable, d’impulsif, qui avait le goût du risque et qui aimait parier, mais surtout gagner. À 74 ans, l’ancien président n’avait d’ailleurs pas abandonné l’idée de se représenter à la prochaine élection présidentielle.