Le sommet a débuté avec le discours de l’hôte de cette COP : le président de l’Azerbaïdjan. Pour son discours d’ouverture de COP, le président Ilham Aliev, n’a pas hésité à défendre le gaz et pétrole alors que les énergies fossiles sont responsables de 90 % des émissions de CO2 dans le monde.
« Je l’ai déjà dit il y a quelques mois et je vais le répéter aujourd’hui : c’est un cadeau des dieux. Et on ne devrait pas reprocher aux pays d’en avoir et de les mettre sur le marché, parce que les marchés en ont besoin. Les gens en ont besoin ». Le pays prévoit d’ailleurs d’augmenter sa production d’hydrocarbure.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a pris la parole devant plus de 80 dirigeants du monde entier pour leur demander de baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, en particulier les pays riches.
Pour les inciter à faire plus pour s’adapter et mieux résister aux catastrophes climatiques, il a enfin adressé un message sur le financement climat, le gros enjeu de cette COP. « Les pays en développement qui veulent agir se heurtent à de nombreux obstacles : finances publiques insuffisantes, coût exorbitant du capital, catastrophes climatiques qui coûtent cher et service de la dette qui absorbe les fonds. Le résultat ? Pas d’adaptation et une transition à double vitesse », a déclaré Antonio Guterres.
« Le changement climatique tue », rappelle Pedro Sanchez
Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, a appelé à l’action face à l’urgence climatique, alors que les secours sont toujours à pied d’œuvre au sud de l’Espagne, deux semaines après les inondations meurtrières qui ont ravagé la région de Valence et que les autorités sont très critiquées pour leur mauvaise gestion de la catastrophe.
« La planète nous envoie des signaux de plus en plus clairs et pourtant en ce moment crucial pour l’humanité, nous voyons de nombreux gouvernements tergiverser, ralentir alors qu’ils devraient aller plus vite ou même nier l’évidence, faire l’évidence et marcher à reculons pour revenir vers le pétrole et les véhicules à combustion », a déclaré Pedro Sanchez.
Sans doute, le champion de la journée aura donc plutôt été le Royaume-Uni qui a annoncé un plan climat très ambitieux : 81 % de réduction de gaz à effet de serre d’ici à 2035. Le pays profite du retrait américain pour prendre les devants sur la scène climatique.
« Il est crucial que le Royaume-Uni montre la voie en matière de climat », a déclaré le Premier ministre espagnol Keir Starmer. « C’est un défi majeur de notre temps, mais c’est aussi la plus grande opportunité en matière d’emploi pour la prochaine génération, comme en témoigne d’ailleurs le fait qu’ici à la COP, j’annonce ce matin un investissement d’un milliard de livres dans l’énergie éolienne. »
Keir Starmer veut développer l’industrie, mais aussi la finance verte. « C’est là que les investisseurs veulent mettre leur argent aujourd’hui », a-t-il déclaré à son arrivée à Bakou.
Une forte attente
L’Union européenne est également attendue au tournant. « Vous pouvez compter sur l’Union européenne. Nous sommes au rendez-vous du financement. Je forme le vœu que cette COP soit celle de la confiance, de la ténacité et des actes qui se joignent aux paroles », a martelé Charles Michel, président du Conseil européen.
Et l’attente est forte. De nombreux dirigeants de pays en développement ont rappelé à quel point ils étaient vulnérables et à quel point jusqu’à présent, les financements n’avaient pas été à la hauteur.
Le président du Togo a pris la parole devant l’assemblée de chefs d’État et de gouvernement pour réclamer l’aide des pays riches pour faire face à la crise climatique comme ils s’y sont engagés dans les accords internationaux. Les pays développés et pollueurs sont les premiers responsables de la crise climatique et ils doivent payer leur juste part, estime Faure Gnassingbé.
« Les promesses climatiques non tenues ne suffisent plus. Chaque année, l’urgence s’accentue. Chaque année, l’inaction nous rapproche d’un point de non-retour. Il est temps que nos actions reflètent l’ampleur de l’urgence. Il faut une véritable justice climatique, c’est-à-dire une responsabilité partagée, mais différenciée entre les pays », a déclaré le président du Togo.
L’Afrique paie le prix fort de la crise climatique. Nous contribuons peu aux émissions globales, mais nous en subissons néanmoins les impacts les plus sévères. Ce sont nos écosystèmes, notre sécurité alimentaire et nos économies qui sont en première ligne de cette crise. Notre besoin de justice climatique ne peut plus être ignoré. Elle demande à ce que des fonds de soutien conséquents soient déployés pour protéger nos populations et notre biodiversité. Elle exige aussi que les grands émetteurs reconnaissent enfin explicitement ce principe de justice climatique dans les accords internationaux.
Or l’argent promis a tardé à être rassemblé et décaissé. Et Denis Sassou-Nguesso, le président du Congo-Brazzaville, appelle désormais à une aide bien plus conséquente. « Les financements mobilisés depuis 2015 ne sont pas à la hauteur de nos attentes. Le nouvel objectif pour le financement climatique devra s’appuyer sur des données scientifiques qui tiennent compte de l’impact et des besoins d’un pays en développement. On sait que ces besoins s’élèvent désormais à plus de 1000 milliards de dollars », a-t-il déclaré.
Ce mercredi 13 novembre, les représentants du Gabon, de la RDC ou encore du Kenya doivent à leur tour s’exprimer. En parallèle, les négociations ont déjà débuté.