France: le suspect du meurtre de Louise, collégienne de 11 ans, aurait voulu «racketter» sa victime

Le procureur de la République d'Évry, Grégoire Dulin, lors d'une conférence de presse le 12 février 2025.
Le procureur de la République d’Évry, Grégoire Dulin, lors d’une conférence de presse le 12 février 2025. AFP – THIBAUD MORITZ

Louise, collégienne de 11 ans, a disparu à la sortie des cours vendredi 7 février dans l’après-midi à Épinay-sur-Orge, dans l’Essonne. Inquiète de constater son téléphone éteint via une application de géolocalisation dès 14h10, sa mère a appelé les forces de l’ordre et s’est présentée au commissariat de Savigny-sur-Orge peu avant 16 heures. En consultant les images de vidéosurveillance, les enquêteurs saisis d’une première enquête en recherches des causes de la disparition ont repéré un jeune homme d’une vingtaine d’années qui semblait suivre, à 13h58, la collégienne. Son corps sans vie fut retrouvé quelques heures plus tard dans un bois.

Il voulait « racketter une personne pour se calmer »

Le procureur de la République d’Evry, Grégoire Dulin, qui s’est exprimé mercredi 12 février, a précisé que le principal mis en cause avait avoué son crime mardi en fin d’après-midi, après l’avoir nié pendant les 24 premières heures de sa garde à vue. L’intention du suspect, qui avait déjà abordé une collégienne dans le même secteur le 4 février, était de « racketter une personne pour se calmer » après une altercation lors d’une partie du jeu vidéo en ligne Fortnite. Mais il a « paniqué » lorsque Louise s’est mise à crier, a détaillé le procureur lors d’une conférence de presse.

L’homme a déclaré aux enquêteurs que, « très en colère après une dispute avec un joueur en ligne », il était sorti de chez lui vêtu d’une doudoune noire « dans laquelle se trouvait habituellement, selon lui, un couteau de type Opinel », a déclaré Grégoire Dulin. « Son intention était de voler ou de racketter une personne pour se calmer », a décrit le procureur. L’autopsie, réalisée samedi après-midi à l’institut médico-légal de Corbeil-Essonnes, a exclu la présence de violences sexuelles.

Le suspect a expliqué avoir croisé en début d’après-midi Louise, élève au collège d’Épinay-sur-Orge qui portait son portable autour du cou, et avoir décidé de la suivre. Il l’a attirée dans le bois des Templiers, en prétextant avoir perdu un objet. « Arrivé dans un coin tranquille », il lui a dit qu’il allait « fouiller ses affaires pour lui voler de l’argent en la menaçant avec un couteau », a détaillé le procureur. Elle s’est mise « à crier » alors qu’il voulait fouiller son sac, a poursuivi le magistrat. « Paniqué par ses cris », le jeune homme l’a fait « tomber à terre » et lui a porté « plusieurs coups de couteau ».

Il est ensuite rentré à son domicile où il a retrouvé sa petite amie, qui a remarqué une blessure à sa main et du sang sur son menton. Après avoir prétexté s’être blessé seul, l’homme lui a avoué avoir porté des coups de couteau à une collégienne « qu’il disait ne pas connaître ».

Un homme pouvant être « violent »

Décrit par son entourage comme pouvant être « violent », il devait être présenté dans la soirée de mercredi à un juge d’instruction en vue de sa mise en examen pour meurtre sur mineure de moins de quinze ans. La petite amie du suspect, également âgée de 23 ans, soupçonnée de non-dénonciation de crime, devait aussi être présentée à un magistrat instructeur. Le parquet a demandé à son encontre un placement sous contrôle judiciaire.

Les gardes à vue des parents du jeune homme, interrogés aussi pour non-dénonciation de crime, ont, elles, été levées mercredi à 17 heures, a indiqué Grégoire Dulin. Ils ont assuré ne jamais avoir eu connaissance de l’implication de leur fils dans la mort de Louise. Le procureur a décrit Louise comme « une élève discrète, sérieuse et prudente ».

Le procureur a expliqué que l’enquête de voisinage et des témoignages s’étaient révélés déterminants pour mener à l’interpellation du jeune homme au domicile familial. Un témoin a dit reconnaître formellement le suspect sur des images de vidéosurveillance aux abords du bois des Templiers, situé à Longjumeau, ce qu’ont plus tard confirmé sa sœur de 19 ans et sa petite amie. Un prélèvement ADN effectué dimanche soir sur le suspect s’est avéré correspondre à celui retrouvé sur les mains de Louise.

Il avait également abordé une collégienne de 12 ans mardi 4 février « ​​​​​​​dans le même secteur, prétextant avoir perdu son téléphone dans la forêt et avoir des problèmes de vue », a révélé le procureur de la République. Cette dernière avait refusé de le suivre, échappant à son agresseur.

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