La Serbie s’est dotée, mercredi 16 avril, d’un nouveau gouvernement, très semblable à l’ancien, 77 jours après la démission de l’ex-Premier ministre. Milos Vucevic avait quitté son poste sur fond de manifestations massives contre la corruption, menées notamment par des étudiants.
C’est dans un Parlement défendu depuis six jours par les gros bras du régime du président Aleksandar Vucic, que les députés de son parti ont entériné le choix présidentiel d’un nouveau gouvernement. Il est dirigé par Djuro Macut, un médecin inconnu en politique, que le président présente comme une personnalité de compromis.
Un air de déjà-vu
Mais sur les 30 portefeuilles du nouveau gouvernement, 19 ministres sortants, les plus fidèles du président, sont reconduits aux postes clé. À l’Éducation est nommé Dejan Stankovic, un ancien professeur qui avait accusé les étudiants contestataires de vouloir détruire l’État et qui prépare une loi de reprise en main des universités. À l’Information, on retrouve Boris Bratina, pro-russe convaincu, qui avait brûlé un drapeau européen lors d’une manifestation d’extrême droite avant son entrée en politique.
Dans la rue, les étudiants ont immédiatement rejeté le nouveau ministre de l’Éducation, tandis que l’opposition parle d’un gouvernement de vengeance mis en place par le président Aleksandar Vucic. L’opposition ne renonce pas à sa demande d’un gouvernement de transition vers des élections libres.