Cette collaboration avec Depop intervient alors que le marché de l’occasion entre particuliers ou via les marques est en plein boom.
Kenny Wilson, le PDG de Dr Martens, est convaincu que la réparation et la seconde main pourraient représenter une part non négligeable des ventes de sa marque d’ici dix ans.Dr Martens, qui se spécialise dans des produits résistants au design classique, est une marque tout indiquée pour tirer parti de l’engouement pour la réparation et l’occasion, comme le souligne Kenny Wilson. De 2009 à 2018, la griffe offrait d’ailleurs une garantie à vie sur ses produits.
Kenny Wilson déclare au Guardian: « Notre grande force, c’est la solidité de nos produits. Je peux très bien porter une paire de nos chaussures pendant sept ou huit ans, elles seront toujours en parfait état si quelqu’un d’autre veut les acheter. »
Le marché de l’occasion a pris de l’ampleur dans le monde entier et notamment sur le segment du luxe, permettant d’acheter des produits de haute qualité à des prix plus abordables. Mais les enseignes les moins chères sont aussi recherchées des particuliers, qui vendent et achètent leurs produits sur Depop, Vinted ou encore eBay. Perçue par les internautes comme un moyen de générer de petits revenus supplémentaires, cette tendance les séduit aussi par son caractère écologique.
De plus en plus de marques se positionnent sur le marché de l’occasion. En parallèle, la réparation commence elle aussi à avoir le vent en poupe, notamment pour la maroquinerie. Le marché de l’occasion devrait afficher une croissance 11 fois supérieure à celle du marché global du vêtement au cours des cinq prochaines années, d’après ThredUp. Selon un autre rapport, il devrait plus que doubler d’ici 2025.
Ce partenariat entre Dr Martens et Depop sera intitulé « Resouled ». Les vieilles paires de chaussures de la marque pourront être dotées de nouveaux lacets, semelles, languettes et premières de propreté avant d’être revendues.
Elles seront vendues à 80% du tarif d’une nouvelle paire, ce qui devrait séduire plus d’un client étant donné les augmentations de tarifs prévues en juillet (au Royaume-Uni, les bottines 1460, les plus emblématiques de la marque, vont passer de 149 à 159 livres).
L’entreprise a déjà commencé à sourcer des paires de chaussures d’occasion, remises en état dans l’atelier du chausseur au Royaume-Uni, quand la réparation n’est pas confiée à son partenaire The Boot Repair Company.
Dans son interview pour le Guardian, Kenny Wilson explique que le partenariat avec Depop sera testé pendant environ six mois, pendant que l’entreprise planche sur une idée pour développer la revente à bien plus grande échelle.
Cela devrait entraîner une hausse de l’activité pour l’atelier de Dr Martens au Royaume-Uni, dans le Northamptonshire. Actuellement, la structure ne fabrique qu’un infime pourcentage du total des chaussures et bottes vendues par la marque, tiré de sa ligne haut de gamme Made in England.
Certaines collaborations lancées par la société et vendues à des prix plus élevés s’offriront aussi une nouvelle vie, comme les deux derniers partenariats avec Supreme et la National Gallery de Londres.