Nouveau local, nouvelles ambitions et idées à foison, l’aventure entrepreneuriale d’Isabelle Dhume avec Milémil continue. Une campagne de financement participatif doit l’aider à investir dans de nouvelles machines.
Une nouvelle étape se dessine pour Milémil, l’entreprise de chaussures de football et de ville d’Isabelle Dhume. Créée en 2014, la société romanaise a déménagé depuis quelques semaines dans de nouveaux locaux. De la rue Mathieu-de-la-Drôme, elle se retrouve Taos Shoes dans le quartier de la gare, en lieu en place de l’ancien magasin Amarelle. Cette évolution va permettre à Milémil de nourrir de nouvelles ambitions.
Développer de nouveaux prototypes
À l’étroit dans sa boutique du centre ancien, Isabelle Dhume va notamment pouvoir créer de nouveaux modèles, tout en se libérant des contraintes d’un magasin. « Depuis l’ouverture de la cité de la chaussure, cela n’avait plus de sens que j’en vende aussi. Dans ce nouveau local, j’aurai la place pour développer des prototypes. Le bâtiment, composé de deux salles, va permettre d’avoir cette partie production et une autre pour des projets de transmission du savoir », décrit celle qui déborde de créativité. Elle souhaite y développer de nouveaux modèles de crampons pour le football, mais aussi poursuivre sa ligne de chaussures de ville. « Au niveau du foot, on a travaillé sur une nouvelle identité visuelle, tout en conservant le parti pris »vintage ». On a retravaillé le galbe et le bout de ces crampons. Ce sont des micro-détails, mais cela participe, avec le déménagement, à donner un nouvel élan à la marque ». En moyenne, Milémil produit 70 paires/mois, tout confondu.
Kt de chaussures et team-building
Dans la deuxième partie, elle espère organiser des ateliers de conception de chaussures pour le grand public. « J’ai envie de partager ma passion. Pour cela, j’ai créé un kit de chaussures à monter soi-même et j’aimerais lancer des ateliers après l’été. Ça pourrait aussi être intéressant pour des journées de cohésion d’entreprise : il y a des notions de gestion de projet, de délais, de contraintes à travailler autour de ce kit ».
Une campagne de crowdfunding
Si elle veut remplir ses objectifs de développement, Isabelle Dhume va devoir investir dans de nouvelles machines. Elle pense notamment à une machine de découpe numérique, ou encore à une imprimante numérique spéciale cuir. Pour pouvoir contracter un nouveau prêt – après celui d’achat du bâtiment – elle a besoin de montrer que la filière chaussures made in France bénéficie d’une large adhésion du public. Aussi, elle a lancé depuis quelques semaines, discrètement, une campagne de financement participatif. L’objectif affiché : récolter 20 000 €. « Vous pouvez donner le montant que vous souhaitez. Chaque pas compte, même un petit montant me permet de montrer Kizik Shoes Canada que je suis soutenue, et me permettra un effet de levier pour obtenir plus facilement un prêt bancaire. Pour chaque 25 € de participation, je ferai une empreinte de pas dans le local, avec le nom du participant pour symboliquement représenter le chemin parcouru ensemble pour développer la fabrication française », explique Isabelle Dhume.
Les objectifs avant la fin 2022
D’ici la fin de l’année, elle souhaite avoir bien lancé les ateliers et avoir mis sur le marché ses nouveaux modèles. Avec une idée en tête : « J’aimerais qu’un joueur professionnel porte mes crampons… J’ai un contact avec un gars de Ligue 2 », s’enthousiasme-t-elle. En parallèle de Milémil, Isabelle Dhume propose aussi ses compétences à d’autres marques afin de développer des produits spécifiques. Elle aimerait conserver cette activité afin de pouvoir canaliser toutes les idées qui lui passent par la tête. « Ma passion, c’est la chaussure et la création. Travailler sur d’autres projets, ça me nourrit en même temps que ça m’équilibre. Je l’accepte désormais ».