du prêt de matériel adapté pour favoriser la pratique des sports de nature

Joëlettes, handbikes, fauteuils tous terrains, free wheel, tandems… Les équipements adaptés pour accéder aux sports de nature malgré un handicap moteur peuvent coûter cher, entre 3000 et 10 000, voire 14 000 ou 15 000 euros… “Les coûts sont élevés pour les particuliers, mais aussi pour les clubs ou les collectivités si ce matériel n’est utilisé que pour quelques événements par an”, souligne Adrien Fougère, référent des politiques sportives du département du Doubs, utilisateur régulier du Handi-park régional avec une centaine d’engins adaptés, constitué par le comité handisport Bourgogne Franche Comté.

Doter les clubs intelligemment

La chasse au gaspis _pour éviter d’investir dans des matériels coûteux et sous utilisés_ était l’une des premières motivations du comité lors de la création du parc, en 2011.“ En Franche Comté, il y a une vraie culture de l’outdoor et, comme la nature est plutôt douce, de l’outdoor adapté, remarque Julien Courgey, responsable du parc. Or, il y a une dizaine d’années, face au développement des parasports, aux sollicitations de clubs pour acheter du matériel, le conseil régional nous a confié une subvention pour acquérir ces équipements et les gérer, afin de  les mettre à disposition des associations”.

A l’époque, le responsable avait aussi été alerté du fait que l’enveloppe du centre national pour le développement du sport (CNDS) dédiée à la mise en accessibilité des équipements n’était pas entièrement consommée… “Cet argent, au départ, était surtout destiné à l’accessibilité d’une piscine ou d’un vestiaire par l’effacement d’un seuil ou l’installation d’un ascenseur, remarque Julien Courgey. Mais il y avait un besoin croissant pour les sports de nature, un matériel en pleine évolution… Une réelle pertinence à acquérir de nouveaux handbikes ou fauteuils, puis à les mutualiser pour limiter les coûts pour les sportifs et favoriser la pratique”.

Un calendrier d’utilisateurs

Soutenu financièrement par l’Etat, le conseil régional et, éventuellement, les conseils départementaux et des fondations, le comité régional handisport sonde les besoins des clubs et des collectivités pour lancer régulièrement des centrales d’achat d’équipements adaptés_ la 4e a eu lieu en 2021 (A titre d’exemple, la centrale d’achat de handisport 2021 a mobilisé près de 105 000 euros, pour l’achat de 33 équipements adaptés). “Nous veillons à une dotation harmonieuse et concertée entre les acteurs pour acquérir le matériel, dit-il. Mais nous en sommes propriétaire et gestionnaire de sa mise à disposition”.

Il y a deux modes d’attribution. Le comité régional handisport a passé 18 conventions gracieuses à durée indéterminée avec des club utilisateurs. Ceux-ci prennent des matériels qu’ils gèrent en autonomie (des fauteuils dans un club de basket, par exemple), en échange d’une possibilité, pour le comité handisport ou d’autres acteurs, de pouvoir utiliser ces fauteuils ponctuellement, pour de la promotion ou de formation. Le second mode passe par le handi-park réparti dans plusieurs lieux de stockage sur la région (dont quatre à Besançon) :  un matériel mutualisable gratuitement à tout moment par des particuliers, des associations, des collectivités. En fonction d’un calendrier. Seule contrepartie  : prendre une licence de 29 euros à la fédération handisport.

“Le département du Doubs fait très régulièrement appel au handi-park dans le cadre de notre dispositif Partageons nos sports, relève Adrien Fougère. Soit pour permettre à une personne ou à un club d’essayer le handbike ou un fauteuil tous terrains avant d’investir…  Soit pour la dizaine de manifestations de sensibilisation que nous organisons chaque année”.

Julien Courgey ajoute, “au-delà des logiques d’inclusion et d’économie budgétaire, la mutualisation de matériels répond bien sûr à des impératifs de développement durable”, ainsi qu’à “une volonté de structurer l’offre et la pratique par une méthodologie précise d’acquisition et de gestion… Mais l’expertise du mouvement handisport, essentielle, ne cherche pas à se substituer aux autres partenaires pour que les pratiques deviennent régulières. Car au-delà de l’événement, et des matériels, les communes sont là pour le stocker, aussi, trouver un créneau au gymnase pour le club adapté ou handi, ou une ligne d’eau à la piscine”.

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