Un bain de foule à l’arrivée et au départ et des habitants de la cité des Campanules, au sud de Marseille, plutôt contents de voir le président de la République. « En forme ? », questionne Emmanuel Macron. « Bonjour M. le Président. Bienvenue à Marseille et “Allez l’OM !” »
Accompagné d’élus, Emmanuel Macron a échangé avec les résidents de la cité. Et le chef de l’État s’est fendu d’une nouvelle petite phrase sur la recherche d’emploi : « Il est prêt à travailler comme serveur ? », interroge-t-il. « Tout, tout ! », répond une dame. « On descend ensemble, on fait le tour du Vieux port, je serais surpris qu’il n’y ait pas un restaurant ou un café qui ne cherche pas. »
Puis direction, le bâtiment H de la cité, où des mères de familles endeuillées par la perte d’un enfant dans les trafics de stupéfiants ont rendez-vous avec le président. Ce sont un peu plus d’une heure d’échange à huis clos et des mères de familles très émues qui réclament une réponse pénale plus forte.
C’est l’occasion pour le président de reparler du bilan de son plan Marseille en grand et de l’acte II qu’il lance aujourd’hui : « On a de plus en plus de jeunes qui sont engagés, malheureusement, dans cette spirale de trafic de drogues et qui à 12 ans, 13 ans, sont détournés de l’école et exploités par ces réseaux. On pilonne ces réseaux. On a déjà 70 points de deal qui ont été supprimés, on a beaucoup de ces jeunes qu’on récupère, c’est pour ça qu’on veut renforcer la prévention. »
Tous les engagements pris il y a deux ans ont été tenus.
Aux Baumettes, Emmanuel Macron tire le bilan de l’acte I de son plan pour Marseille
Le ton monte à la cité de la Busserine
Puis, le président se rend en direction de la cité de la Busserine, dans les quartiers nord, un autre quartier sensible de la ville où il a renoué avec la tradition du grand débat en échangeant sur les thèmes de la vie quotidienne et des transports avec des Marseillais.
Emmanuel Macron y a reçu un accueil en demi-teinte. Au loin, quelques manifestants scandent « Macron démission ! », équipés de casseroles. Ils sont rapidement délogés par les forces de l’ordre. Au gymnase de la cité, le président a rendez-vous avec 350 habitants du quartier pour évoquer divers sujets comme l’insalubrité, l’insécurité, ou encore la santé.
Certains riverains sont en colère et ne voient pas les changements vantés par le Président. « Ici, vous êtes venu à la Busserine, M. le Président, c’était tout beau, c’était tout propre, c’était bien. D’habitude, c’est pas comme ça », attaque une habitante. « On en a marre, on est fatigué, on veut savoir c’est quoi l’urgence ? », reprend une autre. Le ton monte rapidement entre des femmes du quartier et le chef de l’État, qui ne veut pas payer pour ses prédécesseurs. « Moi, je ne prends pas les engueulades pour toutes les décennies passées. Donc, je veux bien prendre les engueulades quand on me dit : “Il y a deux ans, vous nous avez dit qu’il y aurait 100, s’il n’y a pas 100.” Sur la sécurité, j’avais donné des chiffres précis. Tout y est ! C’est dur, vous vivez une vie difficile. Votre colère, elle est justifiée, mais la colère, elle ne suffit pas. On doit régler les causes profondes. »
Le président a notamment annoncé qu’il souhaitait instaurer un accueil de 8 heures à 18 heures dans tous les collèges des quartiers d’éducation prioritaire, pour lutter contre l’inégalité scolaire. L’initiative est saluée par les habitants. Ce mardi 27 juin sera consacrée à la thématique de l’éducation, avec la visite d’une école primaire en cours de rénovation.