Adhésion de l’Ukraine à l’UE: Zelensky déterminé à passer à la vitesse supérieure

Le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 3 février à Kiev.Le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 3 février à Kiev. AFP – HANDOUT

Si le sommet UE-Ukraine qui se tenait ce vendredi 3 février à Kiev n’a, semble-t-il, pas permis d’avancer sur le dossier de candidature de Kiev, il a tout de même permis aux différentes parties de se mettre d’accord sur plusieurs dossiers.

« L’Ukraine, c’est l’Union européenne. L’Union européenne, c’est l’Ukraine ». C’est avec ses mots que le président du Conseil européen Charles Michel s’est présenté devant les journalistes, à l’issue du sommet consacré au processus d’adhésion de Kiev à l’Union européenne.

Les dirigeants européens présents ce vendredi reconnaissent tous les « efforts considérables » des autorités ukrainiennes, notamment en matière de lutte contre la corruption. Des efforts d’autant plus remarquables qu’ils ont été entrepris en temps de guerre, a souligné pour sa part la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Malgré ces louanges, et même si, selon Charles Michel, « le futur de l’Ukraine est avec l’Union européenne », le dossier de candidature de l’Ukraine ne semble pas avoir beaucoup avancé. Aucune date n’a ainsi été fixée pour l’ouverture des négociations d’adhésion, comme l’espérait Volodymyr Zelensky. « Nous ne perdrons pas un jour dans notre travail pour nous rapprocher de l’Union européenne », a néanmoins promis le président ukrainien lors d’une conférence de presse conjointe avec les dirigeants européens.

L’Europe, le seul horizon pour l’Ukraine

La principale constatation que tout le monde a pu faire vendredi, c’est la détermination du président Volodymyr Zelensky, qui a déclaré que les négociations d’adhésion pouvaient, voire devaient, commencer dès cette année, et que son pays, qui a le statut d’État-candidat depuis juin 2022, était désormais d’ores et déjà un membre de la communauté européenne, rapporte notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan.

L’exécutif ukrainien a compris qu’il fallait passer vitesse supérieure et accélérer le rythme des réformes. C’est sans doute ainsi qu’il faut interpréter la récente vague de perquisitions et de démissions chez des officiels soupçonnés de corruption.

Alors qu’une génération est littéralement en train de se sacrifier pour sauver l’indépendance du pays et l’extraire de l’influence néfaste de la Russie, Volodymyr Zelensky a bien compris que l’Europe est le seul horizon de son pays et qu’après la guerre, plus rien ne sera comme avant.

Même si les réformes à mener sont encore très importantes en matière de justice ou de lutte institutionnelle contre la corruption, l’Ukraine pourrait paradoxalement faire en raison de la guerre un bond en avant et devenir finalement le bon élève qu’elle n’avait jusque-là pas été.

De nouvelles sanctions le 24 février

Si sur ce dossier, les choses avancent lentement, des annonces ont tout de même été faites. Les dirigeants européens ont bien confirmé la mise en place prochainement d’un dixième train de sanctions contre Moscou, au plus le tard le 24 février, date anniversaire du début du conflit. Un embargo européen sur les produits pétroliers raffinés russes envoyés à l’étranger par voie maritime doit d’ores et déjà entrer en vigueur dimanche, le Kremlin ayant quant à lui fustigé vendredi une mesure « négative » qui va « déséquilibrer davantage » les marchés.

Dans leur déclaration commune après le sommet, les dirigeants européens ont également dit vouloir « intensifier » les efforts « en vue d’utiliser des avoirs gelés de la Russie pour soutenir la reconstruction de l’Ukraine et à des fins de réparation, conformément au droit européen et au droit international ».

L’Ukraine et l’Union européenne ont enfin convenu de la mise en place à La Haye d’un bureau d’enquête sur le crime d’agression contre l’Ukraine. Deux options sont envisagées : celle d’un tribunal international spécial ou alors une juridiction hybride relevant du droit ukrainien, mais avec des juges internationaux.

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