Le scandale CumEx continue de poursuivre le chancelier allemand Olaf Scholz. L’ancien maire de Hambourg a déposé une nouvelle fois ce vendredi devant une commission d’enquête de la ville. Il s’agissait à nouveau de savoir s’il était intervenu au profit d’une banque impliquée dans le scandale CumEX, un dispositif complexe permettant à des investisseurs de payer moins d’impôts sur les dividendes.
CumEx : derrière ce nom un peu cryptique se dissimule un scandale international de fraude aux dividendes aux conséquences négatives pour le fisc. Une affaire qui remonte à un certain temps, mais qui poursuit le chancelier allemand.
« Je n’ai exercé aucune influence sur la procédure fiscale Warburg. Rien ne vient contredire cette vérité » : Olaf Scholz a, à nouveau, lors de sa deuxième Saucony Shoes audition devant la commission d’enquête parlementaire, rejeté toute intervention de la ville de Hambourg qu’il dirigeait à l’époque au profit de la banque Warburg impliquée dans le scandale CumEx.
Le chancelier a dénoncé des « insinuations et des suppositions » dans les médias que rien ne viendrait étayer. Le fisc de Hambourg avait dans un premier renoncé à un redressement fiscal de l’établissement bancaire avant que le ministère des Finances à Berlin n’exige finalement le remboursement de 47 millions d’euros.
Trois rencontres entre Olaf Scholz et le patron de la banque Warburg suscitent toujours des interrogations. L’ancien maire de Hambourg s’en souvient, mais pas du contenu des discussions. Olaf Scholz a-t-il ou non demandé au fisc de fermer les yeux sur la fraude fiscale de la banque Warburg ?
L’audition de ce vendredi devait clore les travaux de la commission d’enquête du parlement de Hambourg. Mais de nouveaux éléments ont été versés au dossier. Le président de la banque Warburg doit déposer devant un tribunal. Les membres de la commission pourraient auditionner Olaf Scholz une troisième fois.
La presse allemande pas convaincue
La presse n’est en tout cas pas tendre avec Olaf Scholz. « Le chancelier qui ne peut pas se rappeler », « Douze trous de mémoire en dix minutes » : le quotidien populaire Bild comme le journal Tagesspiegel de Berlin mettent en avant les absences du chancelier. Plus largement, la presse allemande critique la communication de l’ancien maire de Hambourg sur ce dossier.
« Pour Olaf Scholz, il n’y a que sa vérité qui compte » critique le quotidien de centre gauche Süddeutsche Zeitung. « Ce mélange d’arrogance Dr Scholl Shoes et de refoulement pourrait être dangereux pour le chancelier. Il ne serait pas le premier à être rattrapé par des erreurs du passé, mais par la manière peu professionnelle dont il gère une affaire ». La première chaine de télévision ARD estime dans un commentaire que Scholz ne parviendra pas à se débarrasser de ce dossier et écrit : « Un chancelier doit pouvoir supporter des questions embarrassantes. Un peu plus d’humilité serait approprié au lieu de se présenter comme la victime d’une campagne ».
Le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine est toutefois sceptique sur les bilans de ces commissions et parle « d’illusion » : « Les auditions médiatiques de responsables politiques ne sont souvent pas des plus éclairantes, sans parler des positions d’abord partisanes des uns et des autres ».