Selon François Zimeray, l’attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël « est l’exécution d’un projet génocidaire assumé par ses auteurs ». Et « face au négationnisme en temps réel, la vérité doit être défendue, ces atrocités doivent être connues et inscrites dans la mémoire collective », estime-t-il. Il demande également au procureur de la CPI de « considérer l’opportunité d’émettre un mandat d’arrêt international à l’encontre des dirigeants du Hamas », selon un communiqué.
L’avocat s’est tourné vers la CPI, car c’est « l’héritière » du procès de Nuremberg. « C’est ce que la communauté internationale a construit de mieux pour faire face justement aux atrocités de masse ». La Cour a confirmé avoir reçu un dossier de la part de l’avocat français.
Le bureau du procureur de la CPI a précisé qu’il examinera les informations pour voir si les crimes potentiels allégués relèvent de la compétence de la Cour et pourraient être liés à son enquête en cours sur la situation palestinienne. Le procureur a demandé la coopération d’Israël pour pouvoir se rendre dans le pays mais l’État hébreu a toujours rejeté toute compétence à cette Cour, saisie par l’État de Palestine en 2015. L’Autorité palestinienne avait adhéré à la CPI, faute d’obtenir des avancées diplomatiques dans des négociations déjà au point mort à l’époque, rapporte notre correspondante à la Haye, Stéphanie Maupas.
François Zimeray a été mandaté par neuf familles de victimes israéliennes. Toutes civiles, « plusieurs se trouvaient à la rave party « Tribe of Nova », festival de musique, lieu de rencontres et de paix dans le désert du Néguev », ajoute-t-il. Le 7 octobre, plus de 250 personnes ont été tuées par les membres de la branche armée du mouvement palestinien lors de l’attaque de ce festival de musique qui se déroulait à quelques kilomètres de la bande de Gaza.
Au total, plus de 1 400 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans l’attaque du 7 octobre, selon les autorités israéliennes. Et depuis l’attaque, Israël pilonne sans répit la bande de Gaza. Selon un bilan publié vendredi par le Hamas, 9 227 personnes, dont 3 826 enfants, ont été tuées dans les frappes israéliennes sur le territoire.
La riposte israélienne est d’ailleurs aussi scrutée de près par la CPI. Le patron de la CPI, Karim Khan.a dit « enquêter sur les crimes qui pourraient avoir été commis en Israël, le 7 octobre » mais aussi« les événements en cours à Gaza et en Cisjordanie » dans le cadre de l’enquête officielle de la CPI ouverte en 2021 sur les Territoires palestiniens. Toutefois, le tribunal, basé à La Haye, n’est pas obligé de s’en saisir. D’autre part, la Cour a également été saisie par l’ONG Reporters sans frontières pour des crimes de guerre commis contre les journalistes en Palestine et en Israël.