Il y aura donc bien un second procès de l’attentat de Nice, puisque Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb ont fait appel du verdict ce lundi.
Au terme de plus de trois mois d’audience, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb avaient été reconnus coupables le 13 décembre d’association de malfaiteurs terroriste pour leur implication dans l’attaque au camion-bélier qui avait fait 86 morts et 450 blessés, le 14 juillet 2016, sur la Promenade des Anglais. Ils ont été condamnés à 18 ans de réclusion.
La Cour, dans ses motivations, avait estimé que la gravité des faits commis par les deux hommes était tout à fait exceptionnelle. Les cinq magistrats professionnels ont relevé au cours du procès une convergence idéologique entre Mohamed Ghraieb et l’assaillant, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, auteur d’un acte terroriste inspiré par la propagande jihadiste. L’assaillant avait été tué par la police à l’issue de sa course meurtrière.
2 000 euros remis à Bouhlel
En privé, sur des messageries de réseaux sociaux, Mohamed Ghraieb avait exprimé un soutien à l’auteur de l’attentat. Ensuite, la Cour a aussi pointé la somme de 2 000 euros que l’accusé avait remise la veille à Lahouaiej Bouhlel pour lui acheter une voiture.
Selon la Cour, Mohamed Ghraieb « savait qu’en remettant cette somme en numéraire à une personne radicalisée, qui tenait également un discours de haine, soutenait les auteurs d’attentats et qui s’était donné les moyens logistiques d’un passage à l’acte violent, il contribuait à la préparation d’un acte terroriste ».
Les magistrats ont par ailleurs fait de Chokri Chafroud un véritable inspirateur de l’attentat non pas dans les mobiles religieux ou idéologiques de son action, mais dans le choix du mode opératoire. C’est lui qui a suggéré au meurtrier d’utiliser un camion comme arme.