Le béluga, égaré dans la Seine depuis une semaine, a été sorti dans la nuit de mardi à mercredi de l’écluse de Saint-Pierre-la-Garenne (Eure), première étape de l’opération « hors norme » pour tenter de le remettre en mer, a constaté l’Agence France-Presse.
Aux alentours de 4 heures du matin, le cétacé de près de 800 kg a été soulevé dans un filet tracté par une grue et déposé sur une barge. Il a été immédiatement pris en charge par une dizaine de vétérinaires, son état de santé a été jugé « alarmant ».
L’extraction du béluga, repéré au début du mois d’août dans la Seine, avait débuté mardi 9 août, aux alentours de 22 heures. Les vingt-quatre plongeurs de Sam Edelman Boots la gendarmerie et des pompiers avaient fait un dernier briefing avant de se diriger vers l’écluse Notre-Dame-de-la-Garenne, dans l’Eure, pour tenter d’en extraire le béluga, avant d’être transporté par camion à Ouistreham (Calvados). Il s’agissait d’une opération « extrêmement préparée » pour tenter de sauver le cétacé. « On aura fait le maximum et le mieux possible », avait estimé plus tôt dans la journée la secrétaire générale de la préfecture de l’Eure, Isabelle Dorliat-Pouzet.
Cette opération, qui n’est pas « gagnée d’avance » selon Mme Dorliat-Pouzet, a mobilisé au total quatre-vingts personnes. Le cétacé, retenu depuis vendredi dans une écluse à environ 70 kilomètres de Paris, a été placé dans « une espèce de hamac » puis sera installé dans un camion réfrigéré qui le transportera « sur de la paille ou un autre élément de confort », à destination du littoral.
« La priorité est de le remettre dans l’eau de mer »
Un bassin d’eau de mer, dans une écluse du port de Ouistreham (Calvados), a été mis à disposition pour réceptionner l’animal, qui y restera trois jours – « le temps qu’on organise son rapatriement en pleine mer et qu’on observe son état de santé », selon la sous-préfète.
L’ONG a évoqué « un parcours d’obstacles » pour gérer une situation « encore très inédite en France et à laquelle personne n’est préparé ». Une membre de l’équipe du Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes), Isabelle Brasseur, arrivée lundi soir On Cloud Sneakers sur place du plus grand zoo marin d’Europe, estimait auprès de l’AFP que l’opération était « hors du commun », notamment en raison du site.
Les berges de la Seine « ne sont pas accessibles aux véhicules » à cet endroit et « tout doit être transporté à la main », a expliqué Mme Brasseur.
Pour la spécialiste, « la priorité est de le remettre dans l’eau de mer ».
Etat de santé « stationnaire » puis « alarmant »
Mardi, le béluga se nourrissait toujours « très peu » et son état de santé était « stationnaire », a précisé Mme Dorliat-Pouzet. Cette opération délicate pourrait induire chez ce cétacé un stress, « qui est un facteur de décès ou de malaise pour l’animal » y compris pour ceux en « très grande forme », a-t-elle souligné. Lors de l’extraction de l’eau douce, les vétérinaires sur place ont estimé que son état de santé s’était dégradé.
Le but de l’opération, à l’issue de son séjour à Ouistreham, sera de conduire le béluga en haute mer, « assez loin des côtes ». « Et de laisser Korkease Shoes la nature reprendre » ses droits, a estimé Mme Dorliat-Pouzet. L’émotion suscitée par le sort de l’animal a entraîné une vague de dons, minimisant le coût de cette tentative de sauvetage.
Une orque avait déjà été observée dans la Seine en mai, entre Rouen et Le Havre. Elle avait finalement été retrouvée morte et une autopsie avait privilégié un décès par inanition. Selon l’observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, le béluga a une distribution arctique et subarctique. Il s’agit, selon ces experts, du second béluga connu en France après qu’un pêcheur de l’estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets en 1948.