Bourse: Wall Street recule face aux tensions géopolitiques et aux perspectives sur les taux

«Les inquiétudes géopolitiques accrues […] en rapport avec la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, contrarient un peu les marchés», a indiqué Peter Cardillo de Spartan Capital.

La visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi à Taïwan, que Pékin considère comme une des provinces, a capté l’attention des investisseurs, s’inquiétant des risques d’escalade avec la Chine.

Dès l’arrivée de la cheffe des députés américains, le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé «une grave violation» des engagements américains vis-à-vis de la Chine, qui «porte gravement atteinte à la paix et à la stabilité» régionales.

Mme Pelosi — la plus haute responsable américaine à visiter l’île en 25 ans —, a quant à elle rappelé dans un communiqué ce «soutien inconditionnel de l’Amérique à la vibrante démocratie de Taïwan», estimant que sa présence ne contrevenait en «aucune façon» à la politique de longue date des États-Unis envers la Chine.

Au-delà des inquiétudes géopolitiques, de nouveaux commentaires de membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont infléchi les interprétations que les investisseurs avaient faites de la conférence de presse de son président Jerome Powell la semaine dernière.

Alors que Wall Street avait fêté l’idée que la Fed pourrait bientôt affaiblir ses tours de vis monétaires, plusieurs membres du Comité monétaire ont fait valoir mardi qu’on en était «loin».

 

Les taux obligataires se retendent

Ainsi la présidente de l’antenne de la Fed de San Francisco Mary Daly, dans un interview à CNBC, a affirmé que la Banque centrale «était bien loin d’en avoir fini» avec la lutte contre l’inflation.

De même son collègue de la Fed de Chicago Charles Evans a laissé entendre qu’une autre forte hausse des taux de 75 points de base pouvait encore être sur la table pour la réunion de septembre.

Les taux obligataires à 10 ans ont immédiatement rebondi, grimpant à 2,75% contre 2,57% la veille.

«Le marché a été secoué par ces commentaires de la Fed qui sont plus stricts qu’attendu», a reconnu Art Hogan de B. Riley Wealth.

Les onze secteurs du S&P ont terminé en baisse, à commencer par le secteur immobilier (-1,30%) et les banques (-1,07%) très sensibles aux hausses de taux.

Au rang des résultats d’entreprises, Uber a été fêté par les investisseurs (UBER, +18,90% à 29,25$ US) car même si le loueur de voitures sans chauffeur a accusé une lourde perte, son chiffre d’affaires trimestriel s’est envolé, à la fois dans son activité de transports, mais aussi de livraisons de repas.

Son chiffre d’affaires d’avril à juin est monté à 8,07 milliards de dollars (G$) contre 7,36G$ attendus.

La performance du groupe d’engins de chantier Caterpillar (CAT, 183,51$ US) en revanche a pesé sur le Dow Jones alors que les ventes du groupe ont déçu à 14,2G$ au lieu des 14,35G$ prévus par les analystes.

Caterpillar, dont le titre a chuté de 5,82%, est considéré comme un baromètre de la santé de l’économie mondiale puisque ses engins, matériels, équipements et services sont utilisés dans de nombreux secteurs d’activité dépendant de la conjoncture.

Le groupe a dit souffrir de problèmes dans la chaîne d’approvisionnement et de l’impact des taux de change.

Sur le Nasdaq, Pinterest a tiré son épingle du jeu (PINS, +11,61% à 22,31$ US) après des résultats un peu meilleurs que prévu et un nombre d’utilisateurs stable (433 millions) malgré les difficultés des annonceurs publicitaires.

La montée en puissance d’un actionnaire activiste, Elliott Investment Management, qui soutient la direction du réseau social donnait aussi confiance aux investisseurs.

La compagnie aérienne JetBlue (JBLU, 8,04$ US, -6,40%) a piqué du nez après avoir annoncé une perte bien plus forte qu’attendu provoquée notamment par la hausse des coûts du kérosène alors que la compagnie s’apprête à conclure le rachat de Spirit (SAVE, 24,22$ US, -1,22%) après une âpre bataille avec sa concurrente Frontier (ULCC, 13,98$ US, -0,071%).

Airbnb (ABNB, 116,34$ US) qui a conclu en hausse de 4,62%, perdait 6,74% dans les échanges électroniques d’après clôture alors que ses résultats du deuxième trimestre ont montré moins de réservations qu’attendu par le marché.

Starbucks (SBUX, 83,71$ US) dont le titre a clos en baisse (-1,41%) reprenait l’élan perdu après la clôture (+1,54%) alors que la chaîne est parvenue à faire augmenter ses ventes grâce aux hausses de prix même si la fréquentation de ses cafés s’est réduite.

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