Chaque été, des milliers de joueurs changent de clubs en Europe. Malgré deux dernières années marquées par le Covid et ses conséquences sur les finances des clubs professionnels, les mouvements seront une nouvelle fois très nombreux d’ici à la fin août, voire un peu plus tard encore pour certains pays, dont la Suisse. Et des centaines de millions de francs passeront d’un club à l’autre pour acquérir ces hypothétiques perles rares qui permettront à certains présidents d’assouvir leurs rêves et à d’autres de regretter amèrement leur investissement.
Mais avant de trouver un accord pour le passage d’un joueur dans son nouvel environnement, il faut ficeler le meilleur contrat possible. Pour le joueur bien sûr, mais aussi pour le club acquéreur. Parfois en y insérant des clauses pour le moins étranges. Le quotidien madrilène «Marca» en a découvertes, grâce aux «Football Leaks», cinq qui ne manquent pas de piquant.
La clause anti-scandale de Mario Balotelli
Tout le monde connaît le caractère très particulier, et parfois un brin imprévisible, de Mario Balotelli. Lorsque le fantasque attaquant avait été prêté par Liverpool à l’AC Milan en août 2005, les Italiens ont voulu s’assurer que l’international se comporte bien. Pour cela, ils ont inclus dans son contrat d’un an une clause… anti-scandale. En résumé, elle impliquait le renoncement à ces coiffures excentriques dont Balotelli s’était fait une spécialité, à toute forme de messages polémiques sur les réseaux sociaux ainsi qu’à plusieurs autres types de comportements qui auraient pu nuire à l’image du club milanais.
Cette étrange clause n’est d’ailleurs pas la seule à avoir figuré dans les différents contrats entre Mario Balotelli et les clubs pour lesquels il a joués. À Liverpool , les dirigeants anglais lui avaient également accordé contractuellement une prime spéciale d’un million de livres s’il n’était pas expulsé plus de trois fois pour conduite antisportive au cours de la même saison.
La clause anti-morsure de Luis Suarez
Durant l’été 2014, le FC Barcelone réalisait un gros coup sur le marché en transférant de Liverpool l’Uruguayen Luis Suarez pour plus de 80 millions d’euros. Quelques semaines plus tôt, l’attaquant s’était pourtant distingué d’une drôle de façon. Lors de la phase de poules du Mondial brésilien, l’attaquant avait mordu à l’épaule l’Italien Giorgio Chiellini.
Comme il s’agissait d’une deuxième récidive, la FIFA avait suspendu le joueur pour neuf matches et quatre mois. Suarez n’avait donc pu effectuer ses débuts sous le maillot blaugrana que le 25 octobre suivant. Pour qu’un tel épisode ne se reproduise plus, les dirigeants catalans ont jugé utile, selon le quotidien anglais «Daily Mirror», de faire insérer dans le contrat qui liait Luis Suarez au FC Barcelone une clause anti-morsure. Si le «Pistolero» croquait à nouveau la chair d’un adversaire, il recevrait immédiatement une très lourde amende. Une clause qui a eu l’effet positif escompté.
La clause anti-chaussures rouges de Rafael van der Vaart
Grâce aux Football Leaks, l’une des interdictions contractuelles les plus étranges de ces vingt dernières années a pu être révélée. En fin de contrat avec Hambourg, Rafael van der Vaart rejoignait le Betis Séville durant l’été 2015. L’international néerlandais, et ancien joueur du Real Madrid et de Tottenham entre autres, avait pour habitude de jouer avec des chaussures rouges. Un détail rédhibitoire pour les dirigeants andalous qui ont imposé de mettre dans le contrat qui liait le club au milieu de terrain qu’il lui était désormais interdit de jouer avec des chaussures rouges. Pourquoi? Tout simplement parce que cette couleur rappelle celle du club voisin et ennemi du FC Séville.
La clause anti-voyages dans l’espace de Stefan Schwarz
Alors qu’il évoluait à Valence, Stefan Schwarz quittait le soleil espagnol pour la pluie et le froid du nord de l’Angleterre en 1999. Mais peu avant d’officialiser la venue du milieu de terrain, et international suédois, pour 6 millions d’euros, Sunderland avait découvert qu’un des proches amis du joueur avait acheté à prix d’or un billet pour un vol spatial en 2002. Effrayés par la perspective qu’il puisse convaincre Stefan Schwarz de l’accompagner dans ce dangereux périple, les Anglais ont jugé indispensable d’insérer dans le contrat du Suédois une clause lui interdisant les voyages dans l’espace.
Le salaire à la minute de Romeo Castelen
La coutume, dans le monde du football, veut qu’un salaire annuel soit négocié et qu’ensuite le joueur soit payé chaque mois. Une assurance qu’a refusée le Néerlandais Romeo Castelen lorsqu’il a signé pour le club russe de Volga Nishni en février 2013. Sans club depuis six mois et son départ du SV Hambourg, l’attaquant international (10 sélections avec les Pays-Bas) doit encore être le seul joueur de l’histoire – ou tout au moins l’un des rares – à avoir été payé par son club en fonction du nombre de minutes passées sur le terrain en matches officiels.