En Colombie, le gouvernement et la guérilla de l’ELN multiplient les preuves de bonne volonté en vue de la reprise prochaine de négociations de paix, interrompues depuis 2019. Le premier président de gauche de l’histoire du pays, Gustavo Petro, qui a pris ses fonctions il y a deux semaines, a suspendu les mandats d’arrêt qui pesaient contre les négociateurs de cette guérilla.
La reprise des négociations de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla de l’ELN n’a semble-t-il jamais été aussi proche. Le nouveau président Gustavo Petro, lui-même ancien guerillero, a répété pendant la campagne et depuis son élection qu’il souhaitait une paix totale avec les groupes armés. Et l’ELN, la principale guérilla encore active dans le pays, est-elle aussi prête à négocier.
Mercredi 17 août, en signe de bonne volonté, la guérilla a libéré six militaires et policiers qu’elle détenait en otage. Vendredi 12 août, l’ELN avait déjà libéré neuf civils. Samedi, Gustavo Petro a répondu en suspendant les mandats d’arrêt et les ordres d’extradition qui pesaient contre les négociateurs de l’ELN. Des négociateurs qui se trouvent aujourd’hui à Cuba, et qui vont donc pouvoir aller en Colombie rencontrer les chefs de la guérilla en vue de préparer la reprise des négociations de paix.
Des négociations aussi avec les narcotrafiquants
En 2016, des accords de paix historiques avaient mis fin à un conflit vieux de près d’un demi-siècle avec une autre guérilla, celle des FARC, les forces armées révolutionnaires de Colombie. Mais les négociations commencées avec l’ELN ont été rompues en 2019, après un attentat meurtrier contre une école de police à Bogotá.
Le président Gustavo Petro s’est dit prêt à dialoguer aussi avec le Clan del Golfo, le plus grand groupe de narcotrafiquants actuellement en Colombie.