Les Lions de l’Atlas peuvent-ils briser l’hégémonie de l’Europe et de l’Amérique du Sud à la Coupe du monde 2022 ? La tâche sera compliquée. Cependant, le Maroc a déjà créé la surprise : d’abord en arrivant en tête du groupe F dans la phase de poules, puis en battant l’Espagne en 8e de finale.
Le Maroc s’invite au festin en tant que grande surprise dans le « top huit » de la Coupe du monde 2022. La victoire historique aux tirs au but, mardi 6 décembre contre l’Espagne (0-0 a.p., 3-0 t.a.b.), a bouleversé un tableau final où jusque-là les grandes nations avaient tenu leur rang, du Brésil à l’Argentine en passant par la France ou le Portugal.
C’est un accomplissement historique pour le Maroc, qui égale la meilleure performance d’une nation africaine lors d’un Mondial et peut désormais espérer rejoindre un dernier carré inédit.
« C’est historique pour le Maroc, c’est historique pour l’Afrique. On avait dit qu’on était venus pour représenter l’Afrique, on a vu que notre niveau avait augmenté », a savouré le sélectionneur marocain Walid Regragui au micro de beIN Sports.
Dans la lignée des éliminations précoces de la Belgique (2e nation au classement mondial) ou l’Allemagne (11e) en phase de poules, la sortie de l’Espagne (7e) confirme que cette Coupe du monde atypique dans son calendrier, sa programmation et sa géographie réserve encore des surprises.
Le Vieux Continent encore très présent dans le football mondial
Lors de la Coupe du monde 2018, les quarts de finale s’étaient résumés à un bras de fer entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Quatre ans plus tard, le Maroc a rompu ce duopole, même si le nombre de nations européennes qualifiées (5 sur 8) alimente le risque de voir la mainmise du Vieux Continent se poursuivre, comme à chaque édition depuis 2002.
Dans le dernier carré de la compétition, on retrouve notamment les deux équipes finalistes de l’édition 2018 en Russie : Croatie et France. Cette dernière a été débordante jusque-là dans le tournoi grâce aux buts de sa star Kylian Mbappé, 23 ans, et du revenant Olivier Giroud, 36 ans au compteur. Plus en sourdine, les Pays-Bas, guidés sur le banc par le « vieux de la vieille » Louis van Gaal, sont en train de tracer une route brillante au Qatar et pourront sans doute donner du fil à retordre à l’Argentine.
Brésil et Argentine montent en puissance
Portées respectivement par Neymar et Lionel Messi, la Seleção et l’Albiceleste croient en leurs chances dans ce tournoi, qui est sans doute la dernière opportunité pour les deux étoiles du Paris Saint-Germain de remporter le Graal. « La Coupe du monde au Qatar est une excellente occasion de briser la domination européenne », avait déclaré à l’AFP Cafu, ancien défenseur et capitaine des champions du monde brésiliens en 2002, avant le tournoi. On verra si le Brésil réussira dans son entreprise de ramener le trophée chez lui, vingt ans après. L’équipe entraînée par Tite a impressionné par sa force offensive et sa rigueur défensive. L’Argentine, quant à elle, monte en puissance après son revers initial et inattendu contre l’Arabie saoudite (2-1).
Mais gare à leurs adversaires en quarts : la Croatie, vice-championne du monde 2018 et toujours guidée par son maître à jouer Luka Modric, reste un très gros morceau sur la route du Brésil.
Idem pour les Pays-Bas du sélectionneur Louis van Gaal, une équipe disciplinée et cohérente capable de faire déjouer la sélection de Lionel Scaloni. « Ça sera un très beau match entre deux sélections historiques. Malheureusement, une d’entre elles devra partir », a commenté le sélectionneur argentin.