Course à Downing Street: les candidats inaugurent une série de débats à travers le pays

Il revient aux membres du parti majoritaire à la Chambre de communes, – estimés à près de 200.000 – de voter par correspondance pendant le mois d’août pour choisir le successeur de Boris Johnson, contraint d’annoncer son départ début juillet après une succession de scandales. Le résultat est attendu le 5 septembre.

D’abord façon seul en scène puis soumis l’un après l’autre à une séance de questions réponses – évitant ainsi le risque d’une confrontation directe potentiellement fratricide – les deux candidats se sont livrés à une opération de séduction devant leur auditoire à Leeds, dans le nord de l’Angleterre, dans l’un des quelques bastions travailliste qui a résisté à la vague bleue de décembre 2019.

Chacun a déroulé son programme, jouant aussi la carte de la proximité, Liz Truss en enfant du pays, soulignant qu’elle a grandi dans la ville de Leeds, où ses parents vivent encore, Rishi Sunak en tant que voisin, pour être élu du Yorkshire non loin.

A l’aise, occupant l’espace, l’ex-ministre de Finances Rishi Sunak, d’origine indienne, a plaisanté sur la météo de la région à qui lui aurait valu d’être complimenté sur son « bronzage », avant d’insister sur la nécessité de « restaurer la confiance », manière de se démarquer de Boris Johnson, dont les trois ans à la tête du gouvernement ont été marqués par une succession de scandales.

A la question de savoir s’il n’avait pas « poignardé dans le dos » Boris Johnson, applaudie par l’assistance, Rishi Sunak s’est efforcé d’exprimer sa gratitude envers le Premier ministre et assuré que c’est en raison de divergences sur la politique économique qu’il avait quitté le gouvernement. « Je n’avais pas le choix », a-t-il assuré.

L’ex-ministre des Finances de 42 ans a insisté sur son histoire familiale, incarnant selon lui les « valeurs conservatrices » et désigné l’inflation comme « l’ennemi qui appauvrit tout le monde ». Quant à son train de vie, l’ancien banquier a souligné que plus que ses chaussures Prada ou ses onéreux costumes sur-mesure, ce qui compte est ce qu’il va « faire pour le pays ».

Il a répété son refus de baisser les impôts avant toute accalmie sur le front de la hausse des prix, là où Liz Truss promet une baisse de la pression fiscale « dès le premier jour ».

Reconnaissant la position d’outsider que lui donnent les sondages, Rishi Sunak ans a répété qu’il se battrait « pour chaque vote ».

Semblant également à sa main dans un exercice dans lequel elle est généralement moins à l’aise, Liz Truss, 47 ans, a réussi à s’attirer une franche approbation en évoquant des sujets comme les transports, le soutien britannique à l’Ukraine, le soutien aux agriculteurs locaux.

Au fil des questions, elle a aussi vu resurgir sa participation à une manifestation pour l’abolition de la monarchie en 1994.

Amusée, elle a répondu que la reine Elizabeth II est « bien trop polie » pour évoquer cet épisode lors de la première audience qu’elle accorderait à Liz Truss si elle accédait à Downing Street. Mais « presque immédiatement après avoir fait ce discours, j’ai regretté », a-t-elle ajouté.

Les deux finalistes se sont déjà fait face lors de deux débats télévisés en début de semaine, dont le deuxième mardi a été écourté après que la présentatrice s’est évanouie sur le plateau.

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