Au Liban, des manifestants en colère ont attaqué jeudi 16 février des banques et fermé des routes pour protester contre la chute vertigineuse de la livre libanaise face au dollar, que rien ne semble pouvoir arrêter. L’armée est intervenue dans plusieurs régions pour empêcher les débordements et rétablir le calme.
À Beyrouth, des militants auxquels se sont joints des passants ont incendié six agences bancaires et ont jeté des pierres et brisé les devantures d’autres établissements.
D’autres protestataires ont incendié le portail à l’entrée de la résidence du président de l’Association des Banques, Salim Sfeir, dans une banlieue huppée à l’est de Beyrouth.
حرق المصارف بحل المشكلة أو جرّن عالقضاء ودعم القضاة الي تجرّؤوا يواجهوا هالمنظومة الشيطانية بردّلنا حقوقنا؟ فهمتوا هلأ قديش جريئين وأبطال هالقضاة، وقديش مهم ندعمن ونضغط عالسلطة السياسية؟!
ما تخسّرونا المضمون من ورا الشكل! هلأ صار عندن كل الحجج والحق ليبقوا مسكرين! ??♂️#فكروا_فيا pic.twitter.com/6blcN9Q45w
— Bassam Turk ?? (@bassamturk) February 16, 2023
Les banques sont en grève ouverte depuis une dizaine de jours pour protester contre des actions judiciaires entamées par la juge anti-corruption Ghada Aoun. Cette fermeture a provoqué un manque de liquidités et aggravé les difficultés auxquelles est confrontée la population.
Dans le quartier de Badaro, la façade d’une banque est calcinée, les pompiers ont éteint les pneus qui avaient été incendiés devant, mais l’alarme continue de sonner, stridente. En face, une autre banque a été taguée et vandalisée. Tout est allé très vite… Une jeune femme qui travaille dans un commerce voisin raconte une opération très organisée…
Opérations coup de poing contre les banques en grève – reportage
Dans la ville de Tripoli, au nord du Liban, des manifestants ont saccagé plusieurs agences bancaires. Même scène dans la ville de Saïda, dans le sud du pays.
Dans la banlieue sud de Beyrouth et dans la Bekaa, des groupes de protestataires ont coupé des routes pour crier leur colère.
Fransabank and Audi bank branches in Badaro, #Beirut, have been set on fire.
Burning tires ignited the fire at the branches’ entrances.
Citizens have gathered at the intersection between the two branches to protest the current bank’s association strike.https://t.co/pZ6nGsq9Yp pic.twitter.com/SD8SjzrGwv
— LBCI Lebanon English (@LBCI_News_EN) February 16, 2023
L’armée libanaise a dépêché d’importants renforts aux quatre coins du pays pour rétablir le calme et éviter la généralisation de ce climat de désordre.
Cette nouvelle chute de la monnaie nationale a provoqué une forte hausse des prix des carburants et des produits de première nécessité.
Le salaire minimum ne vaut plus aujourd’hui que l’équivalent de 8 dollars contre 450 dollars avant la crise il y a trois ans.