Le cyclone tropical très intense baptisé Freddy a touché terre ce mardi après-midi, amenant avec lui des rafales atteignant les 180 km/h et des vagues de plus de huit mètres de haut.
« Il est 18h30, la nuit est en train de tomber, les bourrasques sont de plus en plus fortes, mais on observe encore nos voisins qui sont en train de remplir des sacs de sable dans leur jardin pour stabiliser leur toit. Pourtant, le vent est énorme. Il y a des tôles qui volent donc ça commence à devenir assez dangereux », raconte de la fenêtre de son bureau, Jeanne Simonnin, responsable Violences basées sur le genre pour Médecins du Monde, déployée à Mananjary avec l’équipe de réponse d’urgence. La ville, situé sur la côte sud-est de la Grande Ile, avait déjà été touchée de plein fouet l’an dernier par le cyclone Batsirai.
Il est un peu plus de 19h30, heure locale, quand Freddy touche terre. « Quand le cyclone a atterri, toutes les portes et les fenêtres se sont mises à trembler ! », décrit Tahina, une voisine. Avec ses parents et ses trois enfants, la mère de famille a préféré quitter son domicile pour aller s’abriter au bureau en dur de son mari. « On entend le souffle du vent sur le toit, ça bouge. À côté de nous, il y a au moins cinq maisons qui ont perdu leur toit. Il y a des maisons qui sont en feuillage, là, ce ne sont pas leurs toits qui sont partis, mais vraiment leurs murs ! »
À quelques rues de là, Patrick Razafindradimy, responsable inclusion à l’ONG Humanité et inclusion, témoigne de la violence du cyclone : « Ça fait vraiment peur. Je n’ai jamais ressenti ou entendu des rafales comme ça. C’est vraiment nouveau pour moi. Et même dans un abri résistant, ça fait vraiment peur. Je n’ose pas imaginer ce que vivent les gens dans les maisons qui ne sont pas en dur actuellement ! »
Le cyclone a commencé à entrer dans les terres. Freddy doit traverser Madagascar d’est en ouest et sortir par le canal du Mozambique ce mercredi dans l’après-midi. Pour l’heure, la population est priée de rester à l’abri.