(ETX Daily Up) – Gaspillage, confort, et personnalisation : les nouvelles technologies permettent aujourd’hui aux industries de la mode et de la chaussure de se réinventer pour proposer au public des expériences sur mesure en phase avec leurs préoccupations. Maison Felger pousse l’expérience encore plus loin en faisant rimer artisanat français et technologie 3D, en vue de créer des souliers adaptés à la morphologie des clients, tout comme à leurs habitudes de vie et de marche.
Combien de fois avez-vous succombé à l’achat d’une paire de chaussures par coup de cœur, sans savoir si elle conviendrait à vos habitudes quotidiennes ? Une situation qui génère non seulement de la frustration – quoi de pire qu’un crush qui ne se concrétise pas ? – mais aussi un évident gâchis. Et si la seconde main permet aujourd’hui de pallier ce type de manquements, elle n’est pas le remède à tout. C’est pour cela que Maison Felger, une marque de luxe française, dont l’atelier de fabrication est niché en Bretagne, a fait le choix d’investir dans les nouvelles technologies pour proposer des chaussures parfaitement adaptées aux pieds de ses clients.
« L’histoire de la Maison Felger débute lorsque ses fondateurs Maria et Cyril Karunagaran réalisent que trouver chaussure à son pied est plus difficile qu’on ne s’imagine. Aujourd’hui, une majorité de personnes achètent une paire de chaussures en se basant uniquement sur une sensation de confort éprouvée durant quelques minutes d’essayage. Sans pouvoir s’assurer qu’elles leur conviennent réellement », se présente la marque de luxe.
De la prise de mesure aux derniers ajustements
L’idée est simple. Il s’agit d’utiliser la technologie 3D pour confectionner des chaussures sur mesure, autrement dit non seulement adaptées à la morphologie de chaque client, mais aussi à leur perception du confort, leur style de vie, et leurs habitudes de marche. L’objectif étant de concevoir des souliers qui s’inscrivent dans le temps, sans aucune contrainte. Une chose rendue possible grâce à l’utilisation d’un scanner 3D. En cinq étapes, la maison de luxe parvient à créer une sorte de paire de chaussures idéale, pensée et conçue pour son futur acquéreur, sans rogner sur le savoir-faire français qui fait – aussi – la renommée de la marque.
Dès le premier rendez-vous, le client passe au scanner 3D pour une prise de mesures précise de chaque pied afin que celles-ci soient envoyées à l’atelier de fabrication en Bretagne pour la réalisation d’une première forme sur-mesure par impression 3D. Puis les experts de Maison Felger prennent le temps de recueillir des informations sur ses habitudes de vie et de marche, ses goûts, ou encore les spécificités de ses pieds, pour parvenir au plus près à une paire de chaussures qui lui ressemble. L’heure est ensuite aux derniers ajustements via le prototype d’essai, puis au choix du modèle, de la couleur, de la matière, ou encore des motifs, avant que les souliers ne partent en confection pour quelques semaines. Le tout est joué !
Pour le moment, et parce qu’il s’agit d’une maison de luxe qui mise sur l’artisanat français, cette opération a un coût qui n’est pas accessible à tous, avec de premiers modèles proposés à partir de 1.650 euros. Mais l’utilisation d’une telle technologie pourrait se démocratiser dans les mois et années à venir, permettant au public d’expérimenter le sur-mesure à moindre coût.
L’impression 3D au service de la durabilité
Si Maison Felger a recours à la technologie 3D pour proposer une expérience sur mesure à ses clients, il s’agit aussi de lutter contre la surproduction et le gaspillage. Les marques sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser à l’impression 3D, par exemple, pour concevoir des modèles à la demande, en réduisant la consommation d’eau et d’énergie, et en misant sur des souliers entièrement recyclables. A l’automne 2021, Heron Preston innovait avec des chaussures imprimées en 3D, en partenariat avec Zellerfeld. Un lancement bêta, certes, qui promettait toutefois déjà un recyclage à l’infini de chaque paire.
Mais c’est l’entreprise américaine Hilos qui semble avoir le plus avancé sur le sujet, puisqu’elle propose à ce jour pas moins de quatre modèles ayant recours à l’impression 3D. Non contente de réduire son empreinte environnementale, la marque en profite également pour faire du sur-mesure puisque l’impression 3D lui permet de proposer des tailles adaptées à chacun.
Dans un autre registre, la marque britannique Pip & Henry vient de recevoir une dotation pour concevoir la première chaussure extensible qui grandit au même rythme que les pieds des enfants, en vue là aussi de réduire les déchets et le gaspillage, particulièrement polluants pour la planète. Peu importe l’objectif ou l’usage, les nouvelles technologies ont bel et bien commencé à révolutionner notre garde-robe pour une mode plus durable et personnalisée.