L’objectif de ces enchères est d’indemniser les investisseurs qui ont souscrit des assurances contre le défaut de paiement de la Russie. Car en juin dernier, la Russie n’a pas payé 1,9 million de dollars d’intérêts sur son obligation souveraine. Cette situation l’a placée au bord du défaut de paiement. Une première depuis 1918 et l’épisode des emprunts russes lancés par la Russie tsariste sur les marchés occidentaux.
Le comité de créanciers composé de fonds d’investissements, de grandes banques internationales et d’assureurs avance à tâtons. Huit obligations russes ont été mises aux enchères. L’argent récolté servira à indemniser les investisseurs lésés. Une opération habituelle dans les cas de défauts de paiements.
Mais ce défaut de paiement, dans les faits, ne change pas grand-chose. La Russie est de toute façon coupée des marchés de capitaux internationaux depuis son invasion de l’Ukraine fin février.
La dette extérieure russe pèse pour 40 milliards de dollars, soit 20% de son PIB, alors que l’excédent de son compte courant s’élève à 166 milliards de dollars grâce aux ventes d’hydrocarbures. Moscou rétorque qu’elle a les moyens pour rembourser, mais ne peut pas le faire à cause des sanctions. Les États-Unis lui empêchent en effet de payer sa dette en dollars.
Cette situation peut-elle durer longtemps ? Difficile à dire. La Russie n’inspire pas la confiance des investisseurs étrangers. Or, ses entreprises en ont cruellement besoin.